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Edito

Bonjour ,

Les idées reçues autour du métier de traducteur sont nombreuses. L’une d’entre elles consiste à confondre bilinguisme et traduction. Ainsi, l’on a coutume d’entendre ou de lire : « Je peux traduire moi-même, je suis bilingue », « vous pouvez m’engager en tant que traducteur, je suis bilingue » ou « recherche secrétaire bilingue, travaux de traduction à effectuer ». Dans ces affirmations, le bilinguisme est avancé comme une qualité déterminante pour exercer le métier de traducteur, autrement dit une personne bilingue serait d’office un bon traducteur. Erreur ! La traduction est un vrai métier qui requiert des compétences spécifiques et qui ne laisse pas de place à l’improvisation.

Dans ce nouveau numéro, apprenons à distinguer bilinguisme et traduction.

 
 
 

Bilinguisme / traduction

Il n'est pas question ici de remettre en cause les vertus du bilinguisme, c'est une richesse qu'il faut à n'en pas douter promouvoir. Intéressons-nous au bilinguisme avancé comme un atout pour aborder la traduction d'un document.

Le bilinguisme est communément défini par la maîtrise parfaite et égale de deux langues, sans préférence pour l’une ou pour l’autre. En réalité, le bilinguisme parfait n’existe pas, et ce, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il y a toujours une langue dominante, que le locuteur manie avec plus d’aisance que l’autre. Ensuite, les personnes dites bilingues n’ont pas les mêmes connaissances dans chacune des langues, car elles les emploient souvent dans des contextes différents (famille, amis, travail…). Dans ce cas, les deux langues sont complémentaires. Enfin, il arrive parfois que les personnes bilingues n’aient qu’une maîtrise approximative des deux langues ; l’apprentissage d’une langue constitue souvent un obstacle à l’épanouissement de l’autre.

Ce bilinguisme imparfait ne constitue donc pas une qualité supérieure dans l’exercice du métier de traducteur. Et quand bien même il aurait été parfait, il n’aurait pas été suffisant, car parler plusieurs langues couramment et traduire, sont deux exercices différents. En traduction, c’est la compétence écrite qui est mobilisée. Ainsi, il existe de très bons traducteurs qui ne parlent pas couramment les langues qu’ils traduisent mais qui ont d’excellentes compétences écrites dans ces langues !

Il convient de souligner une autre différence de taille : la personne bilingue utilise spontanément l’une ou l’autre des deux langues dans des contextes différents alors que le traducteur exprime dans une langue (langue cible) un message exprimé dans une autre langue (langue source) avec exactitude, justesse et précision, dans un même contexte. Cet exercice suppose de prendre du recul par rapport à la langue source pour préserver l’authenticité de la langue cible. Une aptitude qui fait parfois défaut chez les personnes dites bilingues. En effet, elles ont tendance à tomber dans le piège du calque et de l’emprunt pour exprimer une même idée, tout ce que l'on cherche à éviter en traduction.

En outre, le métier de traducteur requiert d’excellentes qualités rédactionnelles, une solide culture générale, de riches connaissances dans un domaine de spécialisation particulier et… du talent, chose que le bilinguisme ne garantit pas non plus.

Un autre principe qu’il convient de rétablir et qui découle du bilinguisme imparfait : en traduction, on considère qu’un individu n’a qu’une seule langue maternelle. De ce fait, il est extrêmement rare qu’un traducteur soit capable de traduire, par exemple, du français vers l’espagnol et de l’espagnol vers le français avec le même niveau de qualité étant entendu que le traducteur ne traduit que vers sa langue maternelle. Par conséquent, le bilinguisme (imparfait) ne confère pas non plus la capacité à traduire dans les deux sens.

Le lien entre traduction et bilinguisme est donc loin d’être évident…

 
 
 

Je suis bilingue...

 
 
 

Le conseil de votre agence

Faire appel à un professeur de langues, c’est risqué !

Si le bilinguisme n’est pas un gage de compétence en traduction, la capacité à enseigner une langue étrangère ne l’est pas non plus. En effet, un professeur veille à ce que ses élèves maîtrisent un certain nombre de règles de grammaire, de conjugaison et d’orthographe. Les exercices de traduction effectués en classe servent essentiellement à mettre ces règles en application et ne privilégient ni la création ni l’adaptation ; des principes incontournables dans le monde de la traduction professionnelle. Ainsi, il serait risqué de confier la traduction d’un document lié à votre communication commerciale à un professeur de langues (pensez à la complexité de la traduction d’un slogan).

Par ailleurs, il est peu probable que le professeur de langues soit spécialisé dans un domaine précis (autre que le domaine purement linguistique) contrairement à la plupart des traducteurs.  Traduire un texte technique ne serait donc pas dans ses cordes.

La traduction, comme tout autre métier, ne peut être sous-estimée !

Source : Revue SFT, « Traduction, faire les bons choix » : http://www.sft.fr/clients/sft/telechargements/file_front/30172_SFTtraduction.pdf.pdf

 
 
 

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Le mot nouveau

En cette fin d’année, nous mettons à l’honneur l’un des termes qui feront leur entrée dans le dictionnaire en 2016. Il a marqué l’actualité et s’est installé durablement dans l’usage. Nous avons choisi : « zadiste ».

Ce néologisme est formé à partir de l’acronyme ZAD, qui désigne dans le jargon de l’urbanisme : zone d’aménagement différé, où sont construites des infrastructures commandées par un organisme public. Les opposants à un tel concept ont fait de ces terrains des zones à défendre (ZAD), détournant ainsi le sens premier de l’acronyme.  

 

 
 

Selon la définition du Petit Robert 2016, un zadiste est un « militant qui occupe une ZAD, zone à défendre, pour s’opposer à un projet d’aménagement qui porterait préjudice à l’environnement ».

Ce terme est entré dans le langage courant suite aux polémiques occasionnées par les projets de construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes à Nantes et du barrage de Sivens.

Sources : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/02/07/01016-20150207ARTFIG00061-comment-le-mot-zadiste-s-est-integre-dans-le-langage-courant.php

http://www.francetvinfo.fr/culture/zadiste-beuh-bolos-les-nouveaux-mots-du-dictionnaire_909843.html