Partout au Québec, au service de l'action et du développement collectifs. Pas d'images ? Version web
Le mot de la coordonnatrice
Chères lectrices et chers lecteurs, Le moment est particulier : je signe aujourd’hui mon dernier « Mot de la coordo ». Certaines et certains d’entre vous l’apprennent à l’instant, d’autres le savaient déjà, je quitte Communagir après 8 ans de passion et d’énergie mises dans le développement de cette belle organisation. Cela n’est pas sans pincements et sans réflexions. Je tenais à vous en partager quelques-uns. L’Histoire – En 2003, alors impliquée au niveau montréalais, je discutais avec un représentant du Gouvernement du Québec de l’importance de mettre des ressources à disposition des acteurs du développement des territoires. En guise d’argument, je lui disais en essence ceci : « Les problèmes sont complexes, les besoins sont grands et ce n’est pas simple de se concerter pour apporter des changements durables ». Je pensais alors à de l’information, des outils et de l’accompagnement pour travailler collectivement à des solutions mieux intégrées. Selon, moi, l’État devait y jouer un rôle. Et lui de répondre que l’État pouvait les soutenir, mais que d’autres devaient développer les réponses. Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde. La suite serait trop longue à raconter. Je me contenterai d’arrêter les aiguilles du temps sur ma rencontre en 2010 avec Bill Ninacs et l’équipe de la coopérative La Clé. Ils travaillaient alors sur la création d’une de ces ressources dont je dessinais les contours en rêve depuis plusieurs années. En me joignant à eux, j’avais trouvé des complices allumés pour donner forme à nos idées communes. Le 1er août 2011, Communagir est né. Le reste de l’histoire est écrite dans le Grand Livre de l’organisation que j’ai eu le privilège de mettre sur pied avec mes complices des débuts, mais aussi avec ceux qui s’y sont joints comme membres de l’équipe, comme administrateurs, comme associés ou comme partenaires. La Gang de Communagir – Alors là! Entre affection, admiration et moquerie, on nous appelle parfois les « communagiriens ». Nous serions une drôle d’espèce de passionnés, un peu idéalistes, mais capables de déplacer les montagnes pour vrai à force d’y croire. Derrière l’humour, il y a une dose de vérité. Voici comment je peux parler de ces gens que j’ai eu le plaisir de côtoyer et de desquels j’ai beaucoup appris. Je baigne depuis 8 ans dans un bain d’énergie vive et d’intelligence. Je ne pourrais dire exactement qu’elle est la part de chacun là-dedans, mais l’ensemble est d’une grande puissance. Avec leur coordonnatrice, ils ont été exigeants en terme de qualité du leadership et de cohérence entre la vision et les actions. Ils ont été généreux dans leur engagement, leur temps, leur solidarité les uns envers les autres. Ils ont été rigoureux, entrepreneurs, complémentaires quand il a fallu mettre en commun les forces… et toujours, toujours, profondément chaleureux et humains. C’est eux, Sonia, Sébastien, Éric, Saleema, Alain, Sophie, François, Marie-Denise et Amélie, qui continueront à porter le projet Communagir, à l’incarner au quotidien avec nos mandateurs, nos partenaires, nos bailleurs de fonds. C’est aussi eux, nos administrateurs, Annie, Jocelyne, René, Marie, Gilles G., Gilles B., Ginette, Jonathan, qui continueront à appuyer l’équipe et à prendre soin de l’organisation avec la bienveillance éclairée qu’on leur connaît. Ils ont toute ma confiance, car Communagir c’est un projet de gang. Le développement collectif québécois – J’aime ce coin de Monde. J’aime ses gens, des courageux tranquilles, mais aussi des créatifs et des bâtisseurs. Le Québec m’inspire de la fierté quand je regarde la solidarité qui se déploie partout pour apporter des solutions collectives à des problèmes qui concernent les villes, les villages, la ruralité, le vivre ensemble et l’intégration, la protection de l’environnement et la gestion des ressources, l’accès aux services, etc. Dans ce combat sans fin pour un monde solidaire et durable, je crois aux rapports de force permettant de faire contrepoids aux dérives du néolibéralisme et de l’individualisme (et du cynisme qui paralyse). Le développement collectif a la force d’être ce contrepoids en ce qu’il propose le bien commun comme finalité et l’action collective comme moyen. Des collectivités qui se prennent en main, c’est une société qui ne se laisse pas faire. Nous faisons partie d’un mouvement positif, important pour l’avenir du Québec, qui doit grandir et prendre plus de place dans l’espace public. Nous sommes riches de nos expériences, nous sommes la preuve que prendre soin de la collectivité fait du bien, pour nous-mêmes et pour les autres. À compter de la fin mai, je me retrouverai à la direction d’une organisation de coopération internationale qui a beaucoup en commun avec Communagir. Je continuerai, sur un autre front et dans d’autres contextes, à promouvoir un développement collectif durable, inclusif et équitable. Je le ferai forte de cette magnifique expérience des 8 dernière années. Je termine sur un vibrant « merci! » à vous toutes et tous qui m’avez fait confiance! Au revoir! **** Usant encore un peu de mon privilège ( J), c’est avec enthousiasme que je vous annonce l’arrivée d’Amélie Billette à la coordination du projet Opération veille et soutien stratégiques. Elle apporte notamment avec elle une riche expérience de consultante en recherche sociale et d’évaluatrice. L’OVSS, cet important projet partenarial, porté par le Collectif des partenaires en développement des communauté, coordonné par Communagir et soutenu par la Fondation Lucie et André Chagnon, fera parler de lui dans les trois prochaines années. À l’intention des praticiens, il permettra de déployer de l’information, des outils, des activités et de l’accompagnement pour mieux comprendre les changements qui s’opèrent dans le développement des régions et des collectivités du Québec et pour soutenir la prise de décision et l’action. Bienvenue Amélie! Ô Capitaine, MA Capitaine!Difficile de ne pas tomber dans les analogies communes lorsque l’on doit livrer un message si important en si peu de temps… Aussi, je me résigne à comparer ton départ à un capitaine qui choisit de prendre les commandes d’un nouveau navire, Ô Capitaine, MA Capitaine! Avant d’aller plus loin, je t’invite, Ô Capitaine, MA Capitaine, à aller visionner ce court extrait. _ _ _ _ _ _ _ __ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ _ _ _ Tu peux maintenant reprendre la lecture de cette missive, Ô Capitaine, MA Capitaine ! Bien que tu ne sois pas du genre à verser dans la poésie au quotidien, bien que tu ne sois pas trop forte pour parler au JE (!!!), bien que tes émotions ont toujours été très égales et sans excès, tout comme ce capitaine, tu nous as toujours invités à regarder sans cesse le monde sous un angle différent, Ô Capitaine, MA Capitaine! À cette différence près (et non la moindre) que ce n’était pas de jeunes collégiens que tu invitais à monter quotidiennement sur le bureau; c’était plutôt un équipage qui était déjà soit sur le bureau, sous le bureau, dans le bureau, qui était le bureau, qui questionnait l’existence même du bureau…!!!! Puis, tu nous posais ponctuellement cette question : « en quoi est-ce que ces réflexions seront utiles pour les acteurs qui œuvrent en développement collectif, en quoi cela mène-t-il à l’action pour contribuer à des changements concrets ? », nous faisant ainsi quitter les étoiles pour nous rappeler que nous avion une mer à traverser. Ce ne fût certainement pas tous les jours faciles de nous inviter à oser et d’aller à la conquête de terres vierges ET de nous guider comme équipage, Ô Capitaine, MA Capitaine! Tu l’as fait avec brio durant toutes ces années : Pas parfaite, mais pas loin…chanterait Desjardins! Et quelle aventure tout de même que celle de Communagir : Sans pareil! Captivante! Éblouissante! Époustouflante! Géniale! Renversante! Colossale! Du tonnerre! N’est-ce pas, Ô Capitaine, MA Capitaine?! Es-tu là Ô Capitaine, MA Capitaine? M’entends-tu Ô Capitaine, MA Capitaine? Depuis l’annonce de ton départ, je valse entre l’espoir du renouveau….et la crainte du renouveau. Je bombe le torse tel le marin courageux prêt à prendre la barre laissée vide au milieu d’une tempête… et l’instant d’après, j’ai envie d’aller me cacher au fond de la calle… Et ça passe, ensuite. Et ça passe, ensuite. Car mes sœurs et frères d’équipage sont toujours là pour moi, Ô Capitaine, MA Capitaine! Car tu quittes un navire bien entretenu, bien enligné avec les étoiles. Or, partir, c’est mourir un peu… Partir, c’est mourir un peu, C’est toujours le deuil d’un vœu, Et l’on part, et c’est un jeu, C’est bien aux différentes phases du deuil que ton équipage a dû, doit toujours, et devra faire face, Ô Capitaine, MA Capitaine! Chaque membre de l’équipage vie cette étape de développement de Communagir de façon différente; c’est pourquoi j’écris ici en mon nom personnel et je ne prétends pas traduire la pensée et les sentiments du NOUS. Une chose est sûre toutefois : tu nous manqueras à toutes et à tous, Ô Capitaine, MA Capitaine ! Ton départ nous apprend, une fois de plus, que la destruction est créatrice, comme le représente l’écocycle. C’est une leçon importante pour le développement collectif. Ton départ nous apprend, une fois de plus, que le NOUS n’est pas une religion, et que le JE aura toujours soif de liberté et d’appartenances multiples, aussi cohésif et puissant soit le véhicule du changement. C’est une leçon importante pour le développement collectif. Ton départ nous apprend, une fois de plus, que les solidarités doivent être tissées entre les peuples pour mettre au monde un Monde meilleur, et que le développement ici est intimement lié au développement sur le reste de la planète. C’est une leçon importante pour le développement collectif. Tu m’as tant appris en me laissant apprendre, Ô Capitaine, MA Capitaine! Quelle chance j’ai eu de faire partie de ton équipage en ayant, la très grande majorité du temps, l’impression que le navire se conduisait par lui-même, comme mû par la puissance de cette force intérieure, fruit de l’alchimie unissant les membres de l’équipage ! Tu m’as donné, non, Communagir m’a donné, cet immense sentiment d’autonomie professionnelle que j’ai tant cherché avant d’embarquer dans ce merveilleux bateau. La mer n’a pas toujours été calme, bien sûr… Quelle aventure tout de même que celle de Communagir : Sans pareil! Captivante! Éblouissante! Époustouflante! Géniale! Renversante! Colossale! Du tonnerre! Le voyage ne sera certes pas le même après ton départ; vois ici, sous tes yeux et devant toi, l’équipage de Communagir te chanter au revoir et poursuivre sa route, Ô Capitaine, MA Capitaine! Je te souhaite sincèrement une aussi belle aventure aux commandes de ton nouveau navire, dans de nouvelles eaux de par le monde; bonne route! Un merci grand et profond comme l’océan, Sébastien XXX [1] HARANCOURT, Edmond. Rondel de l'adieu. Bonne route à toi notre chère Geneviève!De la meilleure équipe du monde entier ... xxx |