C’est le dernier bulletin de l’année et l’occasion de vous offrir nos meilleurs vœux pour l’année qui vient. Du bon et du beau temps pour vous tous!

Tout comme il l’a certainement été pour vous, l’automne a été chargé chez Communagir et l’hiver s’annonce des plus stimulant. Comment pourrait-il en être autrement après la dose d’énergie reçue lors de notre assemblée générale annuelle tenue le 22 novembre dernier à Québec, où plus d’une soixantaine de participants étaient présents? Comme un transport en minibus avait été organisé, nombre d’entre eux ont fait l’aller-retour de Montréal pour l’occasion. Il y avait une atmosphère festive dans la salle, cela sentait presque déjà le temps des fêtes! Selon la coutume, la journée était répartie entre l’AGA, une activité de partage d’apprentissages et un cocktail. Un résumé en photos et en mots vous est présenté dans ce bulletin, de même qu’un lien vers notre bilan annuel 2017-2018.

Polarisation et fragmentation

Certainement parce qu’il s’agit de sujets de discussion récurrents avec mes enfants et mes beaux-enfants qui sont de la génération Z (ou millénium? On s’y perd!), deux éléments mis de l’avant lors de l’activité suivant l’AGA ont retenu mon attention. En effet, les participants ont soulevé combien des polarisations apparaissent de plus en plus dans la population lorsqu’il est question de grands enjeux sociaux comme l’écologie, la laïcité ou l’accueil des immigrants. De même, les identités collectives se fragmentent au profit de multiples identités individuelles.

Or, je me demande : quel en sera l’impact sur les collectivités? Nul doute que le « nous » ne disparaîtra pas, mais il est appelé à se transformer. Comment le définirons-nous dans une dizaine d’années considérant les transformations profondes et rapides du monde dans lequel nous vivons?

Ces préoccupations convergent avec celles de l’équipe de Communagir. Il nous apparaît nécessaire de proposer des options aux approches plus consensuelles, de changer nos lunettes, afin d’être toujours plus habiles et en mesure de composer avec la diversité.

Une nouvelle dans l’équipe

Je termine en souhaitant la bienvenue à Flavie Lavallière, nouvelle venue dans l’équipe de Communagir. Après quatre années passées dans la vallée de la Matapédia comme agente de développement rural au Centre local de développement, elle est revenue à Montréal et a travaillé à la Corporation de développement de l’Est puis à Vivre Saint-Michel en santé.

Catherine Chouinard, directrice générale

Communautés en transition et  développement collectif 

Retour sur le panel et la discussion qui ont suivi l'AGA 2018

Le 22 novembre dernier, notre assemblée générale annuelle était suivie d’une activité de partage d’apprentissages permettant d’ouvrir une discussion avec les participants.

L’activité a débuté par un panel réunissant :

• René Lachapelle, membre du CA de Communagir et chercheur au Centre de recherche et de consultation en organisation communautaire
• Amélie Billette, coordonnatrice de l’Opération veille et soutien stratégiques
• Émilie Dufour, conseillère en développement social MRC de Charlevoix et cocoordonnatrice de Développement social intégré Charlevoix
• Sonia Racine, conseillère en développement collectif à Communagir

Ensuite, la discussion s’est engagée avec la salle autour des questions suivantes :

Y a-t-il toujours de l’appétit ou du mouvement en faveur du développement collectif? Assistons-nous à un recul ou, au contraire, sommes-nous en progression? D'après quels indicateurs pouvons-nous en juger?

Quelques idées partagées par les participants

Quelques constats plus critiques

Sur la société…

• On observe une polarisation face à des enjeux sociaux importants, comme l’environnement, le développement des régions et l’accueil d’immigrants.
• Fragmentation des identités plus collectives et multiplication des identités individuelles.
• Dans l’espace public, le discours « plus d’argent dans ma poche » est plus présent que les avancées en matière de développement collectif.

Sur les leviers de développement…

• Certains nouveaux programmes semblent peu transparents (ex. : Alliances pour la solidarité) et engendrent des pertes de repères.
• On observe un recul sur le plan des outils collectifs dont on dispose pour se développer (ex. : milieu syndical, conseils régionaux de développement, conférences régionales des élus, Solidarité rurale, etc.).
• On a une impression d’éparpillement. Que l’on parle de territoires, d’initiatives ou d’organisations, le mot d’ordre pour se développer semble être : «Démarquez-vous!». Cela entraîne de la concurrence entre les milieux et des iniquités.  

Sur la concertation…

• Le « modèle québécois de développement » est caractérisé par une culture de coconstruction, de concertation et de participation citoyenne. Pour nous, «ça va de soi», mais ce n’est pas un acquis définitif.
• La concertation comme véhicule pour mener de réelles transformations sociales semble toutefois atteindre des limites dans le contexte actuel.

Et d’autres, porteurs d’espoir

• Beaucoup de milieux se prennent en main et on sent un mouvement ascendant qui émerge des communautés.
• On observe plus de puissance du côté des mouvements citoyens, notamment un ralliement autour de l’environnement.
• Un changement s’opère dans les façons de faire et on remarque une nouvelle capacité à rebondir dans différents domaines de l’action collective.  
• Des citoyens vont à la rencontre d’élus ou d’institutions pour trouver des solutions nouvelles, moins dans une posture de revendication et davantage dans une posture de proposition, ce qui apparaît comme constructif.
• Nous pourrions adopter un langage commun en matière de développement collectif devant l’arrivée du nouveau gouvernement, pour saisir les opportunités qui se présenteront.

Et maintenant

• Il apparaît important de comprendre les clivages au sein de la population québécoise et de suivre l’évolution des différentes postures et perspectives.
• Il y a d’une part de l’intérêt pour développement collectif et, d’autre part, un sentiment d’impuissance devant le contexte global.
• On se rappelle que c’est en partie le rôle de chacun de nourrir le désir de l’action collective.
• Nous avons été en réaction et fragilisés depuis quelques années. On peut maintenant revenir à la charge pour créer des conditions plus favorables au développement collectif.
• Il faut également imaginer de nouveaux moyens de se solidariser.  

Au plaisir de vous retrouver l’an prochain!

Voir l'album photo de l'AGA et de l'événement qui a suivi

Bilan annuel 2017-2018 de Communagir

Le Bilan annuel 2017-2018 de Communagir a été déposé à l'assemblée générale annuelle des membres, le 22 novembre dernier. Pour en apprendre davantage sur l'évolution de Communagir, nous vous invitons à le consulter. 

Quelques faits saillants 2017-2018 :

• Communagir a connu une année record en ce qui a trait aux demandes reçues.
• 98 mandats ont été réalisés par les conseillers en développement collectif.
• L'Opération veille et soutien stratégiques (OVSS) a reçu la confirmation d'un financement pour sa phase 2.
• Une nouvelle collaboration avec Innoweave laisse entrevoir de belles perspectives.
• L'année 2017-2018 représente un tournant dans l'histoire de Communagir.

Pour en savoir plus, consultez le Bilan annuel 2017-2018