Chères lectrices, et chers lecteurs,

La droite religieuse fait la pluie et le beau temps au pays de Donald Trump. Mais le Canada a ses propres adeptes, qui se préparent activement en vue des élections fédérales d’octobre, écrit André Gagné, professeur au département d’études théologiques à l’Université Concordia. « Il ne faut pas penser que les débats générés par la droite chrétienne aux États-Unis n’auront pas d’incidences au Canada », écrit-il. Les groupes qui y sont associés cherchent aussi à « changer les mentalités » au pays. Ils donneront vraisemblablement leurs appuis au parti d’Andrew Scheer, le candidat qui représente le mieux leurs valeurs.

Alors que l’Europe vit une nouvelle et féroce canicule, le réchauffement planétaire est sur toutes les lèvres. Or, les pays les plus à risque – et parmi les plus petits émetteurs de gaz à effet de serre - sont les nations insulaires composées d'atolls : ils pourraient être anéantis par l'élévation du niveau de la mer. « Pourtant, on ne fait pratiquement rien pour les aider », écrit Sarah M. Munoz, doctorante en science politique à l’Université de Montréal. Il s’agit pourtant d’une menace directe à leur souveraineté. La communauté internationale devra bien répondre à une question sans précédent en droit international : que fait-on précisément si un pays coule ?

« Ces hommes qui m’expliquent la vie » ! Vous vous souvenez peut-être du titre de l’essai best-seller publié en 2008 par Rebecca Solnit. L’ouvrage est à l'origine de l’expression « mansplaining », soit lorsqu'un homme (« man ») explique (« explain ») à une femme quelque chose qu'elle sait déjà, sur un ton généralement paternaliste ou condescendant. Cela survient bien souvent sur les lieux de travail. Or, selon Sarah Kaplan, de la Rotman School of Management de l’Université de Toronto, nous devons cesser de donner aux femmes des conseils sur la façon de gérer les « mansplainer » mais plutôt de demander à ces derniers de changer leur comportement. 

On ne peut pas produire du neuf sans laisser du temps aux idées pour se régénérer, écrit Julien Lefort-Favreau, de l’Université Queen’s, qui appelle ses collègues académiciens à ralentir un peu afin notamment de retrouver leur créativité. Au moment d’entrer en poste à Queen's, Lefort-Favreau venait de lire l’essai The Slow Professor. « Je me suis demandé: pourquoi, en effet, ne pas ralentir ? » 

La plupart des humains sont tout naturellement attirés par les chats (leurs grands yeux et leur petit nez leur rappellent le visage d’un bébé). Ils sont portés à les toucher, les caresser, les flatter, les câliner, etc. Or, bien que domestiqués depuis 4 000 ans, nos amis les chats ne sont pas tous friands de la chose. Comment détecter si votre félin ne fait que « subir » vos élans d’affection plutôt que de les apprécier vraiment? Et comment le caresser de manière si efficace qu’il en sera gaga? Lauren Finka, de l’Université de Nottingham Trent, nous révèle ce que la science en dit. 

Le bonheur est un concept très américain, exporté dans le reste du monde à travers la culture populaire, et appuyé par une industrie multimilliardaire. Or, il n'a aucun fondement naturel, explique Rafael Euba, du King’s College de Londres. Les humains sont conçus pour survivre, se reproduire et se méfier d'éventuelles menaces. Cessez donc de vous culpabiliser si vous êtes insatisfaits ou préoccupés, c'est tout à fait normal!

Cette infolettre hebdomadaire fera relâche pour les deux prochaines semaines, vacances obligent, mais pas La Conversation, tant s’en faut. Au menu des prochains jours : des poissons plus futés que les pêcheurs, un croisement inusité entre un béluga et un narval, la finance durable pour assurer la croissance du Canada, le phénomène inquiétant des pathologies chroniques multiples, des rats urbains « acceptables », l’intelligence émotionnelle, Che Guevara, Elena Ferrante et bien d’autres sujets encore.

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Bonne lecture !

Martine Turenne

Éditrice, La Conversation Canada

À la une

Le chef conservateur, Andrew Scheer, au Stampede de Calgary, Calgary, le 6 juillet. Les groupes associés à la droite chrétienne donneront vraisemblablement leurs appuis à son parti politique aux élections d'octobre. La Presse Canadienne/Jeff McIntosh

La droite chrétienne : « changer les mentalités » pour mieux transformer la société

André Gagné, Concordia University

Il ne faut pas penser que les débats générés par la droite chrétienne aux États-Unis n’auront pas d’incidences au Canada. À la veille des élections, il faut prendre garde aux lobbies anti-avortement.

La plupart des femmes subi le « mansplaining » au travail. Mais plutôt que de leur demander de trouver des moyens d'y faire face, les hommes devraient cesser de le faire. Shutterstock

« Ces hommes qui m'expliquent la vie » : de nouvelles solutions à un très vieux problème

Sarah Kaplan, University of Toronto

On ne devrait pas demander aux femmes de s'occuper du « mansplaining» sur les lieux de travail. Les organisations devraient s'en occuper, et les hommes responsables devraient cesser de le faire.

Un atoll de la République de Kiribati, une nation insulaire du Pacifique Sud en danger de disparition en raison des changements climatiques. Shutterstock

Changements climatiques : qu'arriverait-il si un pays était englouti par les eaux ?

Sarah M. Munoz, Université de Montréal

Les nations insulaires composées d'atolls risquent d'être anéanties par l'élévation du niveau de la mer. Pourtant, la communauté internationale ne fait pratiquement rien pour les aider.

Il est temps de pratiquer une certaine dissidence au sein même de l’université. shutterstock

Le « slow professor » ou comment retrouver la créativité dans nos universités

Julien Lefort-Favreau, Queen's University, Ontario

On ne peut pas produire du neuf sans laisser du temps aux idées pour se régénérer. Cette culpabilité de ne jamais travailler assez est en train d’envahir toutes les sphères du travail immatériel.

La plupart des chats aiment être caressés, mais pas n'importe comment. Les humains ont intérêt à décoder leur insatisfaction. Shutterstock

Comment caresser un chat, selon la science

Lauren Finka, Nottingham Trent University

Les chats et les humains ont des façons différentes de communiquer et parfois cela peut mener à des malentendus.

Le bonheur est une construction humaine, une idée abstraite sans fondement biologique. Et il y a de quoi en être heureux ! Shutterstock

Les humains ne sont pas faits pour être heureux. Alors arrêtez d'essayer

Rafael Euba, King's College London

Le bonheur n'a aucun fondement naturel. Les humains sont conçus pour survivre et se reproduire... et se méfier d'éventuelles menaces à leur survie.