L'Organisation mondiale de la santé a finalement déclaré le coronavirus urgence internationale. Cette annonce fait monter d’un cran l’inquiétude face à cette épidémie qui se répand dans le monde entier, y compris au Canada, apportant son lot de fausses informations. Car les médias sociaux sont des acteurs incontournables dans cette épidémie, contrairement aux précédentes, dont le SRAS il y a 15 ans, explique Jason Kindrachuk, de l'Université du Manitoba et Alyson Kelvin, de l'Université Dalhousie. Les médias sociaux apportent le meilleur - l’échange rapide d’informations - et le pire - les fausses rumeurs qui se répandent à la vitesse grand V. 

Par ailleurs, que sait-on de la contagiosité de ce coronavirus ? Lors de l’épidémie du SRAS, les personnes atteintes étaient contagieuses après l’apparition de symptômes. Or, il semble que ça soit différent cette fois : la contagion pourrait se faire avant l’apparition de symptômes, et même sans symptômes du tout ! « Pour l’instant aucune donnée scientifique n’a été publiée qui permette d’étayer les déclarations des autorités chinoises à ce sujet », écrit Raina MacIntyre, du NHMRC australien. Ce qu’on sait cependant, c’est l’augmentation continue du nombre de cas en Chine depuis le 18 janvier – malgré les fermetures, les vacances prolongées, les interdictions de voyager et la prohibition du commerce d’animaux sauvages. 

La mort de cinq touristes français et de leur guide québécois au lac Saint-Jean, il y a dix jours, a jeté la consternation et mis en lumière les lacunes sécuritaires du tourisme d’aventure. Mais n’est-ce pas justement le propre de cette industrie ?, demande Alain A. Grenier, du département d’études urbaines et touristiques de l’UQAM. Jusqu’où réglementer sans dénaturer ? « Car au-delà des sentiers et des paysages où l’humain choisit de s’aventurer, c’est avant tout des plaisirs de la rencontre avec soi-même et de ses semblables, par le biais de l’inconnu appréhendé, que sont accros les adeptes de l’aventure. » Et ça n'est pas sans risques.

L’escalade entre les États-Unis et l’Iran, qui a mené à l’assassinat du général Suleimani, puis à l’attaque iranienne de bases irakiennes, a été analysée sous plusieurs angles, mais peut-être pas celui-ci : le religieux. L’expert en théologie de l’Université Concordia, André Gagné, nous explique comment une certaine frange des chrétiens évangéliques aux États-Unis interprète le conflit irano-américain à la lumière de la Bible : il s’inscrirait dans une optique de fin des temps, ce qu’on appelle l’eschatologie, qui annonce le retour du Christ sur Terre. Or, le secrétaire d’État Mike Pompeo et le Vice-Président Mike Pence partagent une telle vision eschatologique. Ils ont tous deux incité Trump à autoriser l’assassinat de Soleimani. « Que le président américain ait de telles influences est inquiétant. »

Les bonbons au cannabis, une bonne idée? Pas du tout, s’insurge Anita Srivastava, de l’Université de Toronto. Pour les jeunes, ils sont trop tentants, trop accessibles, trop tout, explique la médecin. « Au-delà du risque d’intoxication aigüe, l’usage du cannabis à partir de l’adolescence est associé à diverses pathologies, y compris à la dépression et à la schizophrénie. Malheureusement, Santé Canada a autorisé des concentrations inquiétantes de THC dans les produits de cannabis séché. » L’auteure suggère une campagne de santé publique mieux ciblée et des avertissements sur les produits. « Santé Canada doit faire mieux. » 

Les probiotiques, ces microorganismes vivants, généralement des bactéries, sont bénéfiques pour la santé et ont la cote ces temps-ci. On les retrouve non seulement dans la nourriture, mais aussi dans les cosmétiques, générant un marché de plusieurs milliards de dollars. Mais surtout, et c’est ce qui intéresse Gregor Reid, de l’Université Western, ils règlent de nombreux problèmes de santé, notamment les infections. Leur utilisation pourrait aider à soigner des pathologies du cerveau, des poumons, du foie et de la peau. Sans consituer une « solution miracle ni un remède pour tous les maux », écrit-il, l’utilisation de ces microbes sera bénéfique pour l'avancement de la science.

Si vous habitez Montréal ou Laval mais aussi dans plusieurs autres municipalités québécoises, vous devez obligatoirement faire micropucer vos chats et vos chiens depuis le 1er janvier. Une bonne idée en principe : en plus de les répertorier, il permet d’identifier nos animaux de compagnie en cas de perte ou de vol. Cependant, l’expérience de l’Angleterre, où la micropuce pour chien est obligatoire depuis 2016 et bientôt pour les chats et autres animaux, montre qu’en pratique le système n’est pas infaillible, tout simplement parce que les vétérinaires ne sont pas tenus de les lire. 

Le taux d’extinction des oiseaux pourrait être beaucoup plus élevé que ce qui a été estimé précédemment, écrit Arne Mooers, de l’Université Simon Fraser. La disparition d’une espèce entière est un phénomène courant, dit-il. Cependant, les données indiquent que le nombre d’espèces qui s’éteignent et le rythme auquel elles le font augmentent de façon spectaculaire, notamment chez les oiseaux. « La bonne nouvelle, toutefois, est que les mesures de conservation mises en place dernièrement ont grandement ralenti ce rythme. » Mais il faut cibler les espèces en danger le plus tôt possible.

En terminant, deux articles de The Conversation France sur des sujets incontourbales cette semaine : le Brexit, qui connaît enfin son dénouement, provoquera-t-il un effet domino en Europe et aboutira-t-il à d’autres « exits » au sein de l’Union ?

Enfin, la semaine a été marquée par le 75e anniversaire de la libération, par l’Armée rouge, du camp d’Auschwitz, symbole ultime de la barbarie nazie, où un million de personnes ont été exterminées, presque tous des Juifs. Alors que les derniers témoins de cette horreur s’éteignent, comment enseigner la Shoah ?

Bonne lecture !

Martine Turenne

Éditrice, La Conversation Canada

À la une

Du personnel médical s’entretient avec une femme présumée avoir été infectée par le coronavirus dans un centre de santé communautaire à Wuhan, en Chine, en janvier 2020. Chinatopix via AP

L’épidémie de coronavirus à l’heure des médias sociaux

Jason Kindrachuk, University of Manitoba; Alyson Kelvin, Dalhousie University

Les médias sociaux ont permis aux chercheurs du monde entier de collaborer et de coordonner leurs efforts pour lutter contre l'épidémie et contenir sa propagation.

On peut réglementer les usages et les pratiques du tourisme d'aventure, en rendant les accidents exceptionnels. Mais en voulant trop réglementer l’aventure, c’est elle que l’on finit par tuer. Shutterstock

Tragédie en motoneige au lac Saint-Jean : peut-on vraiment réglementer l'aventure ?

Alain A. GRENIER, Université du Québec à Montréal (UQAM)

On peut réglementer les usages et les pratiques du tourisme d'aventure, en rendant les accidents exceptionnels. Mais en voulant trop réglementer l’aventure, c’est elle que l’on finit par tuer.

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