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Polyarthrite rhumatoïde en milieu Congolais : profils épidémiologique, phénotypique et immunogénétique

Résumé
La polyarthrite rhumatoïde (PR) affecte environ 1% de la population mondiale. C’est une maladie invalidante et onéreuse qui, pourtant, reste peu connue en Afrique sub-saharienne. Avec le support du FRSR et le ‘Leuvens Universitair Fonds Ontwikkelingssamenwerking’ une thèse a été finalisée en 2013 par le docteur Jean Jacques Malemba au RD du Congo sur ce domaine (Promoteur JM Mbuyi-Muamba, UNIKIN et Co-promoteur Rene Westhovens, KU Leuven)

Objectif
Déterminer les profils épidémiologiques, clinique, radiologique et immunogénétique de la PR à Kinshasa.

Patients et méthodes 
Une étude transversale dans la population Kinoise et 2 études hospitalières, menées aux Cliniques Universitaires de Kinshasa, ont été réalisées. La PR était diagnostiquée selon les critères du Collège Américain de Rhumatologie. Les paramètres d’intérêt étaient: les caractéristiques démographiques des patients, la notion de  tabagisme, la sévérité clinique et radiologique de la maladie, les statuts sérologiques rhumatoïdes et HLA-DRB1 des patients.

Résultats
La prévalence de la PR à Kinshasa était de 0,9%. Le sexe féminin, l’âge ≥ 50 ans et l’appartenance au groupe linguistique Kongo en étaient les déterminants.  Les patients consultaient après 4 ans en moyenne. 98,4% des patients étaient non-fumeurs. A l’inclusion tous avaient une maladie très active. Les signes cliniques de sévérité étaient rares et les lésions radiographiques (chez 55,8% des patients) étaient peu avancées dans la majorité des cas. Les dommages radiologiques étaient associés aux signes cliniques de sévérité et aux auto-anticorps. Plus de la moitié des patients étaient séronégatifs. L’épitope partagé et la séquence DERAA ou DDRAA étaient présents dans 37,8% et 32,4% des cas respectivement. L’épitope partagé était  associé au diagnostic de PR mais pas à la présence des auto-anticorps.  La maladie était peu évolutive et son amélioration dépendait de la régularité aux consultations.

Conclusion
La prévalence de la PR à Kinshasa est similaire à celle rapportée dans la littérature en Europe. Son expression clinico-radiologique est peu sévère et pourrait être déterminée par la rareté de l’épitope partagé, du facteur rhumatoïde, des anticorps anti-peptides citrullinés et du tabagisme féminin, ainsi que par la fréquence relativement élevée des séquences DERAA et DDRAA parmi les patients. Ces données sont une base pour des recherches futures sur la PR en Afrique mais contribuent aussi à mieux comprendre cette maladie en générale.

www.frsr.be

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