Des enfants autistes, on ne connaît bien souvent que les comportements extrêmes. Leurs crises de colère, ou bien leur capacité à faire tourner sans fin les roues de la petite voiture qu’ils tiennent dans leur main. On sait moins ce qui se passe dans leur tête et on connaît peu leurs particularités cognitives. Pour certains enfants autistes, par exemple, il est difficile de faire le lien entre « la » chaise, celle qu’on leur a désigné pour la première fois sous ce nom, et « les » chaises en général – qui ne ressemblent pas forcément à l’objet leur étant familier.

L’une des approches qui permet de respecter leurs particularités est celle de l’école de Palo Alto, fondée dans cette ville de Californie pendant les années 1950 par l’anthropologue et psychologue américain Gregory Bateson. Ce courant propose de changer les relations que la personne entretient avec les autres, et non la personne elle-même. En France, il s’est développé depuis dix ans en partant du problème du harcèlement à l’école. Nathalie Goujon, psychopraticienne formé à l’École de Palo Alto et intervenante à l’EM Lyon, en applique les principes pour accompagner les enfants autistes Asperger – une forme d’autisme sans déficience intellectuelle. En commençant par admettre avec eux que, en effet, les autres chaises ne sont pas « la » chaise.

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