Les ravages de la guerre en Syrie et le long combat contre l’État islamique l’ont quelque peu relégué au second plan. Pourtant, l’Afghanistan refait périodiquement surface, comme en ce début d’année 2018, le temps d’un attentat particulièrement sanglant ou d’une spectaculaire attaque contre la communauté des expatriés à Kaboul.

Le chaos qui persiste en Afghanistan, plus de 16 ans après l’intervention de l’armée américaine (suivie par celle de l’OTAN), se résume en un pourcentage : le gouvernement de Kaboul ne contrôle aujourd’hui que 30 % du pays. Un constat qui pose des questions dérangeantes : à quoi ont servi les interventions extérieures et les millions de dollars déversés sur ce pays martyr ? Pourquoi les autorités de Kaboul, soutenues à bout de bras par les Occidentaux, ne parviennent-elles pas à vaincre les Taliban, dont le pouvoir d’attraction semble intact ?

S’il n’y a pas de réponse simple, Didier Chaudet pose ici un diagnostic sans concession sur ce qu’il qualifie lui-même de « désastre », et appelle à sortir des vieux clichés sur le rôle obscur prêté aux Pakistan et Iran voisins. Les Taliban, insiste-t-il, tirent leur force avant tout des faiblesses et des erreurs de Kaboul, mais aussi de Washington. Une conclusion qui ne laissera pas indifférent à Paris, où l’on s’inquiète non sans raison d’un enlisement dans le Sahel.

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