Les enfants de votre quartier -ou les vôtres- ont-ils passé l’Halloween jeudi, jour de pluie, ou vendredi, jour de grands vents? Qu'importe la soirée, la majorité était sans doute accompagnée de parents bienveillants qui les couvaient des yeux. À quel âge doit-on laisser ses enfants faire leur tournée de bonbons sans être accompagnés d’adultes? Si la question ne se posait pas il y a quelques décennies à peine, elle est bien d’actualité en cette ère d’insécurité et d’angoisse parentales. On ne reviendra plus à l’époque où les enfants étaient lâchés lousses dans la nature -et les cours arrières- mais Nikki Martyn et Elena Merenda, de l’Université de Guelph-Humber, nous expliquent pourquoi il est important de donner des moments de temps «non structuré» aux enfants, afin qu’ils fassent l’apprentissage de la liberté et oui, de la peur de l’inconnu. «Un certain risque raisonnable est important pour leur développement.»

Toujours dans l’esprit de l’Halloween, Jessica Wang, de l’Université de la Colombie-Britannique, nous explique comment la peur viscérale de la rage, au fil des siècles, a inspiré les êtres surnaturels que sont les vampires ou les loups-garous. C’est que cette horrible -et fatale- maladie semblait transformer les gens en bêtes. L’Halloween et ses déguisements révèlent «les recoins les plus sombres de l'imagination, écrit Wang. Ici, les animaux, la maladie et la peur s'entremêlent, et les monstres se matérialisent dans ce subtil point de croisement entre l'animalité et l'humanité.» 

L’Halloween, c’est aussi la fête des Morts, la Toussaint. Or, rien n’est plus tabou en Occident que la mort, écrit Tamara Sussman, de l’Université McGill, qui a mené une vaste recherche dans les foyers de soins de longue durée, où l’espérance de vie moyenne est de moins de deux ans. Les familles s’inquiètent d’aborder le sujet avec un malade, a-t-elle constaté, car elles craignent de détruire ses espoirs. Et inversement, les résidents pensent qu’il leur faut protéger leurs familles. Résultat : près d’un tiers des patients âgés et gravement malades reçoivent des soins invasifs en fin de vie sans avoir été consultés, car personne ne leur a demandé de ce qu’ils voulaient. «Il nous faut trouver le moyen de communiquer ce qui nous importe, afin de pouvoir bénéficier des soins qui soient bons pour nous.»

C’est une affaire qui connaîtra un nouvel épisode au palais de justice de Montréal cette semaine et que Mathilde Barraband, professeure de littérature à l’UQTR, formule ainsi : la description du viol d’une mineure dans un roman d’horreur est-elle un crime? L’auteur d’une version remaniée de Hansel et Gretel et son éditeur sont en effet dans l’attente d’un procès. Barraband ne tient pas à juger du bon ou mauvais goût de l’ouvrage incriminé, mais elle souligne la fin d'une certaine trêve entre l'art et la justice. 

La population active vieillit, mais l'attitude de la société en générale et de nos politiciens en particulier date d’un autre âge, écrit Gillian Leithman, de l’Université Concordia. Plus de travailleurs quitteront le marché du travail que d’autres n’y entreront dans les années à venir, ce qui aura des conséquences sur la croissance et le fardeau fiscal. Il faut recycler les compétences et faire preuve d’initiatives, écrit Leithman. «Compte tenu des avancées scientifiques et technologiques, nous devons commencer à envisager l’âge en termes de capacités, et non de chronologie.» 

La mort du leader de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi, a remis le terrorisme islamiste à l’avant-plan. Mais nulle région n’y est plus vulnérable en ce moment que l’Afrique subsaharienne. Les puissances occidentales équipent et forment des armées dans plusieurs pays afin de les rendre plus professionnelles dans leur lutte antiterroriste. Le hic, comme le rappelle Moda Dieng, de l’Université Saint-Paul, est que ces armées utilisent parfois leurs nouvelles «compétences» pour mieux contrôler les populations civiles. «L’assistance internationale tend à augmenter la capacité des forces de sécurité à s’engager dans la répression et l’escalade de la violence», dont les coups d’État. 

La découverte de fossiles de dents appartenant à des singes qui ont vécu il y a trois millions d’années, avant l’ère glaciaire, alors que la température de la terre était de deux à quatre degrés centigrades plus chauds qu’aujourd’hui, nous donnent des indices sur à quoi notre climat pourrait ressembler si nous échouons à ralentir la progression du réchauffement climatique, écrit Joshua Allan Lindal, de l’Université du Manitoba. «L’histoire des primates de l’ère pléistocène sert de rappel sur la fragilité de notre relation au climat.» Ils ont en effet disparu dès l’apparition de l’ère glaciaire. Or, les humains sont les animaux de cette ère, rappelle Lindal. «La calotte arctique n’a jamais fondu depuis ses origines il y a trois millions d’années. Mais si les changements climatiques provoqués par l’humain se poursuivent, nous serons catapultés dans un monde inconnu de nos gènes.» 

Bonne lecture !