Depuis le début de la crise du Covid-19, la science a été très fortement mise en avant par les décideurs politiques. S’appuyer sur les connaissances scientifiques pour faire accepter les mesures prises est-il suffisant ? Thibaud Boncourt de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne met en avant que cet argument d’autorité ne suffit pas à convaincre nombre de nos concitoyens car la crise ne fait pas disparaître un certain sentiment de défiance envers des expertises qui « tombent d’en haut », sans considération pour « le terrain ».

Avec le confinement renforcé, ce sont des pans entiers de l’économie française qui sont à l’arrêt. Cette situation exceptionnelle a un effet spectaculaire sur la consommation d’énergie qui accuse ces dernières semaines un très net recul. Cette tendance marquera toute l’année 2020 et en fera, à cet égard aussi, un moment historique. À l’aide des données statistiques d’Enerdata, Carine Sebi (GEM) tente d’évaluer l’ampleur de cette baisse, quelque part entre les effets de la crise de 2008 et le choc pétrolier de 1975.

Le confinement bouleverse un autre type de consommation : celle des substances psychoactives, légales comme illégales. Nicolas Authier (Université Clermont-Auvergne) revient sur la situation de ces millions de Français « accros » au tabac, à l’alcool, au cannabis ou à d’autres substances et sur la façon dont l’État a dû prendre des mesures pour leur éviter un sevrage brutal. Parmi elles, le maintien de l’ouverture des boutiques de e-cigarettes. La vape, un moyen efficace pour arrêter de fumer ? Philippe Arvers (Université Grenoble Alpes) revient sur les fake news associées à cet ustensile, qui pourrait bénéficier d’un regain d’intérêt en ces temps de confinement.

Si les salles de classe sont vides, l’école ne s’est pas arrêtée et les professeurs tentent d’assurer du mieux qu’ils le peuvent la « continuité pédagogique » durant la crise. Mais ce passage à un enseignement à distance pour tous ne risque-t-il pas d’accroître des inégalités déjà existantes ? Professeure en psychologie sociale, Céline Darnon (Université Clermont-Auvergne) nous rappelle comment se cumulent inégalités matérielles et culturelles et tire la sonnette d’alarme face à l’urgence de la situation.

Enfin, nous vous proposons ce mercredi un focus sur les travailleur·e·s des services à la personne à domicile et de la livraison de repas. La crise actuelle contribue en effet à fragiliser leur situation et révèle aujourd’hui le besoin d’inventer de nouvelles protections et aussi de garantir les droits fondamentaux dans le cadre des lois du travail.

Bonne lecture !

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