Sale temps pour le multilatéralisme. Négocié depuis des mois sous la houlette des Nations unies, le Pacte mondial pour les migrations a suscité ces dernières semaines une flambée d’infox sur les réseaux sociaux, et fait même tanguer des gouvernements, comme celui de Charles Michel en Belgique. Ce pacte, qui doit être signé ce lundi à Marrakech (Maroc) par les États, est non contraignant, comme le soulignent opportunément Antoine Pécoud (Paris 13) et Damien Simonneau (Sciences Po-Bordeaux), rappelant simplement aux États leurs obligations internationales en matière d’accueil des réfugiés. Mais c’en est déjà trop, pour ceux qui – de Donald Trump à Marine Le Pen, en passant par les nationalistes flamands et bien d’autres – récusent toute forme de coopération sur la question migratoire.

Cette bataille coïncide avec une date importante : les 70 ans de la signature, à Paris, de la Déclaration universelle des droits de l’Homme de l’ONU. Un texte qui, souligne Olivier Frouville (Institut universitaire de France) a marqué un vrai tournant dans les relations internationales: depuis le 10 décembre 1948, les États ne peuvent plus s’abriter – juridiquement – derrière leurs frontières pour traiter leurs citoyens comme bon leur semble. Face à la montée des populismes, cet anniversaire résonne comme un rappel salutaire.

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