Rarement réforme n’a suscité une telle unanimité contre que celle proposée cette semaine par le ministre de l’Immigration Simon Jolin-Barette. Il a réussi l’exploit, écrit Guillaume Frederick Jolin, professeur de sociologie à l’Uqam, de réunir le temps de cette cause le libéral Jean Charest, le solidaire Gabriel Dubois Nadeau et le représentant des gens d'affaires Michel Leblanc. Cette réforme du gouvernement repose sur une vision comptable, à court terme, et approximative du marché de l’emploi, de la recherche et de l’éducation supérieure, écrit-il, et «s’inscrit dans le sillon du nationalisme identitaire porté par la CAQ obsédée par la limitation des seuils d’immigration.» François Legault a reculé de moitié. Reste à voir si son gouvernement jettera définitivement à la poubelle cette réforme.

Toujours en politique, le premier ministre élu Justin Trudeau s’apprête à dévoiler son nouveau cabinet. Il a promis la parité, comme il l’avait fait à son arrivée au pouvoir il y a quatre ans. Sa fameuse phrase, «parce qu’on est en 2015», résonne-t-elle aussi fort aujourd’hui? demandent la doctorante Carol-Ann Rouillard et la professeure Mireille Lalancette, de l’UQTR. Elles explorent la manière dont les médias traitent la parité qui, bien que pas nouvelle, n'est toujours pas la norme au pays. Et ne fait pas l’unanimité, tant s’en faut.

Au moins 38 travailleurs de la mine montréalaise Semafo ont été tués mercredi au Burkina Faso, abattus par un groupe «non identifié». Il s’agit du dernier événement violent à survenir dans ce pays africain tourmenté par la présence de groupes armés, la plupart islamistes. Je vous invite à relire cet article de la politologue Bonnie Campbell, de l'Uqam, écrit à la suite de l’enlèvement et l’assassinat d’un travailleur canadien plus tôt cette année. «Pour contrer l'insécurité, le secteur minier, principale source de revenus au Burkina Faso, peut faire beaucoup mieux en redistribuant la richesse et en créant des emplois.» 

On ne peut empêcher le vieillissement de l'oeil, mais l'apparition de problèmes, oui, écrit le professeur d’ophtalmologie Langis Michaud, de l’Université de Montréal, un habitué de La Conversation avec ses articles remarqués sur la myopie chez les enfants ou le glaucome. Avoir des cataractes est normal en vieillissant, écrit-il, et cela se traite. Plus rare, la dégénérescence maculaire ne se guérit pas, mais il est possible de la prévenir. Il nous explique comment. 

Manger du poisson, oui, mais lequel pour être écoresponsable? «La confusion règne chez les consommateurs», écrit Jenny Weitzman, de l’Université Dalhousie. L’étiquetage des poissons n’aide en rien (la moitié n’indique pas le bon!), ils sont importés des quatre coins du monde et résultent de méthodes d’élevage fort différentes. «Nous devons exiger davantage d’information sur la provenance et la manière dont le poisson se retrouve sur notre table, et encourager des normes d’étiquetage ainsi que des pratiques responsables.»

Les spectaculaires feux en Californie, cet automne, annoncent-ils une nouvelle ère sur terre, celle du feu? C’est ce que croit Stephen Pyne, un historien du feu de l’Université d’État d’Arizona. «Le réchauffement climatique joue un rôle d’accélérateur, et bien entendu c’est ce qui retient le plus l’attention car ses effets sont mondiaux, écrit-il. Mais le dérèglement du climat n’est pas le seul responsable des fléaux provoqués par les mégafeux.» 

Cette année marque le 350e anniversaire de la mort du peintre hollandais Rembrandt Van Rijn. Des expositions ont eu lieu un peu partout sur la planète. Qu’est-ce qui fascine et intrigue tant les amateurs d’art chez le maître du 17e siècle? demande Jacquelyn Coutré, de l’Université Queen’s? Sa force à dépeindre l'expérience humaine. «Rembrandt, grâce à sa vision extrême de la condition humaine, a inspiré bien des nouvelles ruminations sur notre rôle et notre contribution à ce monde.»

Enfin, le monde célèbre ces jours-ci les 30 ans d’un événement d’une grande magnitude : la chute du Mur de Berlin. Pour l’occasion, nous vous proposons ces deux articles publiés sur The Conversation France : le sort de l’Allemagne de l’Est, grande perdante de la réunification, et des photos prises par des appareils cachés de la Stasi rendues publiques.

Bonne lecture !