Revenu universel, burn-out, bienveillance : s’il a peu de chances de remporter la prochaine présidentielle, du moins à l’heure qu’il est, Benoît Hamon aura réussi à imposer dans le débat public plusieurs thèmes qui lui sont chers et qui revigorent la pensée socialiste, affirme Luc Bonet (Université du Maine). Des thèmes qui relèvent notamment de ce que l’on appelle en bon franglais le « care », autrement dit le « prendre soin de », et que Martine Aubry avait tenté de populariser au début de la décennie. En vain.

La politique n’a pas le monopole du « care ». Et si son esprit soufflait aussi dans les jeux traditionnels ? À la différence des sports de compétition (football, judo, tennis), note Jean-Michel Morin (Paris-Descartes), les participants à ce type de jeux (béret, balle au prisonnier, etc.) permutent, s’adaptent en permanence, combinent avec leurs adversaires. Bref, ils doivent faire preuve de solidarité, ou à tout le moins de partage.

Adversaires dans les urnes, Benoît Hamon et François Fillon partagent une même volonté – celle de redresser le pays –, mais aussi une même faiblesse : une prise en compte insuffisante de la nature de la globalisation en cours sur les plans numérique et financier, selon Michel Berry et Pierre-Noël Giraud (Mines ParisTech). « Encore un effort, messieurs les candidats ! », semblent leur dire les deux auteurs.

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