On ne peut pas dire que les bactéries résistantes aux antibiotiques soient un sujet de préoccupation dans notre quotidien. Certes, tout le monde connaît le slogan des campagnes de l’assurance maladie : « Les antibiotiques c’est pas automatique. » Mais, au-delà, on serait bien en peine d’en citer une seule. Escherichia coli, peut-être, parce que ce microbe contamine parfois les steaks hachés, comme dans l’affaire jugée la semaine dernière à Douai. Ou le staphylocoque doré qui avait obligé l’acteur Guillaume Depardieu à subir l’amputation d’une jambe en 2003.

Et pourtant, les infections résistantes aux antibiotiques, cela n’arrive pas qu’aux autres, comme le montre Céline Pulcini, professeur de médecine à l’université de Lorraine et infectiologue. Plus d’un Français sur quinze a des Escherichia coli multirésistants dans son tube digestif – sans que celles-ci nous rendent forcément malades. On peut acquérir des bactéries multirésistantes par l’alimentation, mais aussi au contact d’objets, d’animaux ou de personnes qui en sont porteuses. Et le risque est plus grand dans certains pays que dans d’autres, notamment des destinations de vacances prisées comme l’Italie ou la Grèce.

Experte auprès de l’Organisation mondiale de la Santé, qui vient de publier sa nouvelle liste d'antibiotiques à utiliser seulement en dernier recours, Céline Pulcini invite chacun à s’intéresser au phénomène de l’émergence des bactéries résistantes. Pour réfléchir, tous ensemble, aux moyens de le contrer.

Bonne lecture !

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