Imaginez que le Louvre brûle. Que des années de recherche, de collections, de documents sur les civilisations européennes – et au-delà – disparaissent à jamais, réduites en cendres. C’est exactement ce qui s’est passé la nuit du 2 septembre à Rio de Janeiro lorsque les flammes ont ravagé le Museu Nacional. « Un désastre annoncé », ont dénoncé chercheurs, personnels, étudiants et citoyens, rassemblés le soir même, impuissants face à cette tragédie pour les savoirs et histoires des peuples d’Amérique latine.

Aparecida Vilaça, anthropologue brésilienne (Université Federal de Rio) dont le bureau a brûlé, parmi tant d’autres, raconte ce musée, cet être aimé qui allait fêter ses cinquante ans et qui, comme dans un ultime appel au secours, s’est « mis feu à lui-même pour protester, pour se révolter après tant de sévices et de négligence ». Car, rappellent l’auteure et le Collectif de soutien au Museu Nacional de Rio de Janeiro, à travers ce désastre, c’est tout le Brésil qui brûle.

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