3,4%, pas plus, pas moins. C’est le pourcentage de la population immigrée au niveau mondial. Au fil des décennies, ce taux augmente mais très lentement: il était de 2,3% en 1955, puis de 3,2% en 1990. Le constat s’impose, comme le souligne bien le démographe et anthropologue Gilles Pison (Muséum national d’histoire naturelle): l’écrasante majorité des Terriens vivent dans leur pays d’origine. On lira avec profit ce texte dans lequel Gilles Pison livre quantité d’informations sur les pays qui fournissent le plus de migrants, ceux qui en accueillent le plus, ceux qui ont la part d’immigrés la plus importante dans leur population… Et ce ne sont pas toujours ceux que vous croyez.

Pour prolonger cette réflexion, le démographe Yves Charbit (Paris-Descartes) revient sur la polémique qui avait accompagné, l’an dernier, la publication du livre de Stephen Smith, La ruée vers l’Europe (Grasset), dans lequel l’auteur prédisait l’immigration massive de jeunes Africains vers le Vieux Continent dans les prochaines décennies. Récusant avec vigueur cette perspective, Yves Charbit en profite au passage pour critiquer l’usage polémique des données démographiques. Une mise en garde salutaire à l’orée de la campagne des élections européennes, où la place réservée aux questions migratoires sera sans nul doute importante.

Bonne lecture !

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