Je termine de regarder la télésérie Chernobyl. Fascinée, troublée, horrifiée et très émue par ces actes de bravoure inouïs qui ont sauvé ultimement des millions de vies. Parmi ces héros, des scientifiques qui viendront réparer les erreurs d’autres scientifiques. Cette incroyable télésérie aura forcément un impact sur le tourisme dans la région de Tchernobyl. Déjà 70 000 visiteurs en 2018. Ils font partie d’un phénomène en pleine croissance : le tourisme « noir », ou tourisme « catastrophe », écrit Liz Sharples, de l’Université de Portsmouth. Les plages de Normandie, ces jours-ci, le camp d'Auschwitz, les sites de Tchernobyl ou Fukushima, sont des lieux marqués par la mort et la destruction qui attirent des millions de visiteurs. Si la plupart, note Sharples, sont respectueux et comprennent bien ce qu’ils y font, ça n’est pas le cas de tous. « Pour tous ceux qui pourraient être attirés vers ces lieux par curiosité, ou simplement parce que c'est une destination inscrite dans votre bucket list, rappelez-vous que pour beaucoup de gens, vous marchez sur une terre sacrée. Allez-y donc doucement, et discrètement. »

Terre sacrée, cela s’applique bien aux plages de Normandie qui accueillent ces jours-ci quelque deux millions de visiteurs, selon les estimations, venus pour les commémorations du 75e anniversaire du Jour J. Un moment qui a fait basculer l’issue de la Deuxième Guerre mondiale et permis le début de la fin du nazisme. Le Jour J a nécessité beaucoup de bravoure et de don de soi. Sa réussite est aussi due à un exploit technique incroyable: la réalisation de ports artificiels dans La Manche, qui ont permis le débarquement puis l’approvisionnement. Aucun exploit technique pareil n'a été tenté depuis en temps de guerre, explique Colin Flint, de l’Université d’État du Utah. 

Autre sujet qui a retenu l’attention cette semaine : le dépôt du rapport de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles disparues et assassinées (ENFFADA). Près de 1200 pages, 231 recommandations et un mot, « génocide », qui a créé des remous. La conclusion fait tout de même l’unanimité : la situation des femmes autochtones est tragique et on se doit d’agir. Martin Papillon, de l’Université de Montréal, a écrit un article plus tôt cette année sur la « décolonisation » du Canada, et je vous invite à le lire ou le relire. « La régénération culturelle, spirituelle, économique et politique des nations autochtones passe d’abord et avant tout par une prise en charge par ces nations de leur propre destinée. » 

Le travail est-il devenu la nouvelle retraite?, s’interroge Diane-Gabrielle Tremblay, professeure à l’Université TÉLUQ, qui fait état de ce phénomène grandissant d’allers-retours entre la vie active et la retraite formelle. Les motivations sont nombreuses pour rester sur le marché de l'emploi, mais un fait demeure: ni les employeurs ni l’État ne se sont ajustés à cette nouvelle réalité. Manque de flexibilité au travail, dans les horaires, dans la fiscalité, etc. Vivement la conciliation retraite-travail!  

Fortement médiatisé depuis son lancement en 2017, le projet de « Lab-École » a de belles ambitions. Mais au-delà de leur esthétisme, les écoles de demain devraient aussi permettre de maximiser le principal outil de l’apprentissage : la vision. Elle est essentielle à la réussite scolaire, explique le professeur d’optométrie à l’Université de Montréal, Langis Michaud. Les écoles doivent être repensées afin de maximiser la lumière naturelle.

On a dit une chose et son contraire sur l’utilisation des oestrogènes de substitution chez les femmes ménopausées. Glen Pyle, de l’Université Guelph, révèle une nouvelle étude fort intéressante : ce traitement a les meilleures chances de réduire le risque de maladies cardio-vasculaires s’il commence rapidement après la ménopause ou même durant la périménopause. Car un fait demeure : le cœur est affecté très tôt dans la transition vers la ménopause. Voilà pourquoi le moment choisi pour débuter le traitement est si important.

Quel âge vous donnez-vous ? Pas votre âge chronologique, mais votre âge ressenti ? Car il n’est pas le même, surtout lorsqu’on avance en âge, justement, a constaté Lisa F. Carver, de l’Université Queen’s. Elle a interviewé des personnes âgées entre 65 et 90 ans, dont la majorité souffrait d’une ou plusieurs maladies. La plupart ont déclaré se sentir des décennies plus jeunes que leur âge chronologique ! Leur âge moyen ressenti était de 51 ans, avec une différence moyenne de 20 ans. Et les femmes se sentent encore plus jeunes !

Enfin, c’est le week-end de la Formule 1 à Montréal. Et qui accompagne le grand cirque de grosses cylindrées ? La foisonnante industrie du luxe, bien sûr. Champagne, caviar, homards géants et foie gras se vendent comme des petits pains chauds. The Conversation France vient justement de publier un article sur la nouvelle cartographie des galaxies du luxe, et la F1 en est une de ses scintillantes étoiles. 

Bonne lecture !