Note de la rédaction

Chers lecteurs, et chères lectrices,

Après des mois de tergiversations, le nouveau guide alimentaire a été dévoilé mardi, suscitant des controverses dont La Conversation fait écho avec deux articles : d’abord Sarah Duignan, anthropologue bio-culturelle à l’Université McMaster, se demande comment un pays aussi culturellement diversifié que le Canada a pu accoucher d’un guide si peu représentatif. Il laisse aussi de côté les pauvres, écrit-elle, les personnes marginalisées et les plus vulnérables à l'insécurité alimentaire. « Malheureusement, les impératifs politiques et économiques continueront de rendre irréalisables ses recommandations en matière de nutrition pour de nombreux Canadiens. »

De son côté, le professeur Sylvain Charlebois, de l’Université Dalhousie, qualifie de « diète élitiste » cette apologie des protéines végétales au détriment de la viande, aliment rassembleur que nous ne devrions pas jeter aux poubelles sous l’influence des nouveaux diktats. « Nos habitudes alimentaires doivent s’adapter aux réalités environnementales et démographiques, écrit Charlebois. Mais mettre de côté notre héritage alimentaire constitue une grave erreur. » 

L’intelligence artificielle et ses impacts continuent de susciter d’intéressantes réflexions sur La Conversation. Catherine Régis, professeur de droit à l’Université de Montréal, explique comment l’IA va apporter son lot de fascinantes avancées dans le milieu de la santé, mais aussi de troublants questionnements. Robots-soigneurs et menaces à la vie privée, les enjeux ne manquent pas. « L’élaboration d’un cadre juridique pour guider adéquatement le développement de cette technologie révolutionnaire s’impose », écrit-elle. 

Ce qui se passe au Burkina Faso est à la fois complexe et choquant, avec l’assassinat récent d’un géologue canadien et la disparition de la Québécoise Édith Blais et de son compagnon de voyage. Le pays est visiblement instable. Pour contrer l'insécurité, le secteur minier, principale source de revenus au Burkina Faso, peut faire beaucoup mieux , écrit Bonnie Campbell, professeure de sciences politiques à l’UQAM, en redistribuant la richesse, en créant des emplois et en achetant local. « Il est urgent que les pratiques de responsabilité sociale des entreprises soient redéfinies. »

Stigmatiser les gens en surpoids affecte leur santé. Cela leur cause de l’anxiété, de la dépression, des pensées suicidaires, de la compulsion alimentaire… Et cela les amène à éviter les contacts physiques et les soins de santé, déplore Sara FL Kirk, de l’Université Dalhousie, qui co-signe cet article avec un groupe de chercheurs. « Nous devons améliorer notre compréhension de l’obésité, de façon à ce que les gens qui en sont affectés ne soient pas définis par leurs formes mais soient considérés comme des êtres humains à part entière. »

Quand il est question d’orgasme, il existe une disparité flagrante entre les hommes et les femmes. Un phénomène que les scientifiques appellent le fossé orgasmique et sur lequel se penche Gonzalo Quintana Zunino, chercheur en neuroscience à l’Université Concordia. L’orgasme féminin fait l’objet de débats depuis plus d’un siècle. « Et il existe encore une bonne part d’incertitude à savoir comment il se produit », écrit-il. Mais une partie de la réponse réside dans la façon dont nous communiquons nos désirs et nos attentes. Et c’est pourquoi l’éducation sexuelle est si importante. Si elle est incomplète ou biaisée, écrit Zunino, et omet le fait que la sexualité ne concerne pas uniquement la reproduction mais aussi le plaisir, « cela nuit tant aux hommes qu’aux femmes ».

Bonne lecture !

Martine Turenne

Éditrice, La Conversation Canada

À la une

Les femmes atteignent l'orgasme moins souvent que les hommes. Ce fossé orgasmique est un phénomène multifactoriel. Mais une partie du problème réside dans ce qui se passe dans la chambre à coucher. Shutterstock

Tout ce que vous devriez savoir sur le «fossé orgasmique»

Gonzalo R. Quintana Zunino, Concordia University; Conall Eoghan Mac Cionnaith, Concordia University

Les femmes atteignent l'orgasme moins souvent que les hommes. Une partie du problème réside probablement dans ce qui se passe dans la chambre à coucher. le fossé orgasmique est un phénomène multifactoriel.

Un robot et un homme: l'interrelation entre les deux, dans l’offre de soin et d’accompagnement à domicile, ne fait que commencer. shutterstock

Comment l’IA va transformer le système de santé

Catherine Régis, Université de Montréal

Difficile de ne pas se laisser séduire l'IA et ses promesses de soins et de services de santé hautement efficaces, adaptés à nos besoins individuels et accessibles. Mais il y a plusieurs... mais.

Le secteur minier est la principale source de revenus au Burkina Faso. Pour contrer l'insécurité, les minières peuvent faire beaucoup mieux en redistribuant la richesse, en créant des emplois et en achetant local. Shutterstock

Les minières face à la violence au Burkina Faso

Bonnie Campbell, Université du Québec à Montréal (UQAM)

Pour contrer l'insécurité, le secteur minier, principale source de revenus au Burkina Faso, peut faire beaucoup mieux en redistribuant la richesse, en créant des emplois et en stimulant l'achat local.

Des relations amoureuses à la recherche d'emplois, les gens en surpoids connaissent moins de succès. Shutterstock

Stigmatiser les gros, c'est mauvais pour tout le monde!

Sara FL Kirk, Dalhousie University; Angela Alberga, Concordia University; Erin Cameron, Northern Ontario School of Medicine ; Mary Forhan, University of Alberta; Shelly Russell-Mayhew, University of Calgary

Les commentaires désobligeants sur les gros ne sont pas seulement blessants, mais ils sont aussi dangereux. Ils entraînent des conséquences sur le plan social, et sur la santé.

Les premiers prototypes du Guide alimentaire révèlent que l'on continue à mettre l’accent sur les produits frais. Et pourtant les fruits et légumes congelés sont meilleur marché et néanmoins vraiment nutritifs. Shutterstock

Le nouveau guide alimentaire canadien est-il un échec culturel?

Sarah Duignan, McMaster University

Le Guide alimentaire canadien ne représente pas les pauvres, les personnes culturellement marginalisées et les plus vulnérables à l'insécurité alimentaire.

Pour maximiser la santé humaine et sauver l’environnement, le rapport EAT estime qu'un steak par semaine serait le quota à respecter pour chacun. Shutterstock

Protéines animales: la guerre est déclarée!

Sylvain Charlebois, Dalhousie University

Nos habitudes alimentaires doivent s’adapter aux réalités environnementales et démographiques. Mais mettre de côté notre héritage alimentaire constitue une grave erreur.