Les multiples analyses de la « crise » des gilets jaunes ont eu le mérite de révéler un élément fondamental en ce début d’année : une fracture terrible entre la réalité quotidienne de millions de Français et les données économiques mises en avant par le gouvernement.

En effet, des familles entières vivent dans une économie parallèle où la débrouille, l’échange, le cumul des emplois participent aux stratégies de contournement des systèmes existants, quitte à entrer parfois dans l’illégalisme pour « boucler les fins de mois ». Or, « tandis que les illégalismes des riches échappent aux sanctions, les illégalismes des pauvres sont traqués sans relâche et leur honnêteté les conduits au désastre », explique la sociologue Florence Weber (ENS). Son article est le premier d’une série consacrée à l’économie informelle, économie d’un quotidien que de nombreux Français ne supportent plus et un sujet souvent passé inaperçu. Et que d’autres, telles les travailleuses domestiques, mises en évidence par le travail ethnographique d’Alizée Delpierre (Sciences Po), subissent dans un silence écrasant. Jusqu’à quand ?

Nous continuerons d’alimenter cette semaine cette réflexion sur la crise des gilets jaunes avec un éclairage d’Aurélien Bigo (École Polytechnique) sur les solutions de mobilité dans les zones rurales peu peuplées.

Bonne lecture,

Contactez-nous Ici pour faire annoncer votre événement.

Pour les possibilités de parrainage, écrivez-nous à Ici