Chers lecteurs, chères lectrices,

Voici, déjà, la dernière infolettre de l’année. La plupart d’entre nous prenons une pause, ou du moins quelques journées de congé, fort méritées.

La Conversation continuera de publier des articles durant cette période festive, notamment de nos partenaires mondiaux, histoire de vous faire découvrir ce qui s’écrit ailleurs.

Durant la période des fêtes, les soupers de famille sont quasi inévitables. Tous ne sont pas aussi agréables qu’ils devraient l’être. Comment survivre à sa famille casse-pieds ?  « Les allergies sociales peuvent vous consumer et transformer des vacances reposantes en un test de résistance au stress, » explique Jamie Gruman, professeur à l’Université Guelph. Pour bénéficier de la période des fêtes, « il faut vous assurer de passer un maximum de temps auprès de gens qui rechargent vos batteries et dont la présence vous stimule ».

Pour se mettre dans l’esprit de cette période où la générosité est à l’avant-plan, je vous propose de découvrir le rôle de la philanthropie, cette « science du don », plus essentielle que jamais. Nos sociétés sont à l'aube d'une nouvelle ère industrielle où nos manières de vivre et de travailler se trouveront bouleversées. La philanthropie a largement participé au développement de l’entraide et au bien-vivre ensemble et continuera de le faire, estime Jean-Marc Fontan, professeur à l’UQAM et cofondateur du PhiLab, le Réseau canadien de recherche partenariale sur la philanthropie canadienne. Mais il devient plus important que jamais de bien comprendre son fonctionnement et pour cela, écrit-il, la recherche universitaire doit être priorisée.

Que serait Noël sans… le Père Noël? Malheureusement, il arrive un moment où vos enfants - généralement vers l'âge de sept ans - cessent de croire au gros bonhomme à la barbe blanche et au rire tonitruant. Hier encore, il était si facile de les convaincre que les quelques miettes éparpillées sur une assiette étaient la preuve irréfutable de son passage. C’est terminé! « C'est probablement un moment plus difficile pour vous que pour eux », écrit Jim Davies, de l’Université Carleton, expert de la psychologie expérimentale et des sciences cognitives. « Ne vous sentez pas tristes. Ce n’est pas parce que la balade en traîneau se termine qu’elle n'était pas agréable, n’est-ce pas? »

Noël a un sens religieux pour bon nombre d’entre nous. Les chrétiens du monde entier célèbre la naissance de Jésus, il y a plus de 2000 ans. Cette religion, et toutes les autres, sont-elles irrémédiablement en conflit avec la science, basée sur l’expérience et les faits? Pas du tout, écrivent David N Livingstone et John Hedley Brooke, le premier professeur à l’Université Queen’s de Belfast, le second à l’Université Oxford en sciences de la religion. La religion a aidé la science, tout autant qu'elle l'a brimée. Et surtout, les deux répondent à des impératifs différents. « L’erreur consistant à croire que la religion serait une tentative ratée d’explication du monde… équivaut à considérer le ballet comme une tentative ratée de rattraper l’autobus. »

Des questions scientifiques, mais aussi morales et légales, se posent dans cet article fascinant sur l’utilisation de drogues psychédéliques pour atténuer l’anxiété et l’angoisse des gens en fin de vie. Le psychothérapeute et professeur adjoint à l’Université de Victoria, Bruce Tobin, s’est trouvé face à un dilemme, dans sa pratique : la recherche démontre que la psilocybine thérapeutique est sûre et efficace pour ses patients. Et il doit leur proposer les meilleurs traitements. Mais l’usage de cette drogue, dérivée des champignons magiques, est toujours interdit au Canada. « La mort nous est commune. Imaginez si, le moment venu, nous avions le choix de mourir en paix, dans l’acceptation et sans angoisse. »

La science nous amène aussi sur des terrains parfois glissants, comme celui de la manipulation génétique et des humains « à la carte », véritable boîte de Pandore, écrit le professeur John Bergeron, de l’Université McGill. « La modification dirigée du génome pourrait vraisemblablement avoir des conséquences sur l’humanité plus graves que les changements climatiques et le péril de l’énergie atomique », écrit-il, en nous éclairant sur l’utilisation controversée du système CRISPR-Cas9 et son exploitation commerciale.

Enfin, comment devenir un consommateur de science averti ?  Les médias nous bombardent en effet de nouvelles études cliniques sensées démontrées un fait et son contraire. Mais les mesures d'évaluation utilisées et les échantillonnages sont-ils pertinents? Isabelle Boutet, assistante professeure à l’Université d’Ottawa, nous donne trois éléments à considérer pour faire des choix éclairés sur la base des recherches scientifiques.

Sur ce, je vous souhaite d’excellentes et éclairantes lectures et bien sûr, de très joyeuses fêtes! On se reparle en 2019!