Abus de faiblesse dans l'enseignement privé américain

Entre 2002 et 2010, les effectifs des for-profit colleges américains a quadruplé. Il faut dire que ces établissements privés à but lucratif ont mis des moyens considérables sur la table pour attirer les étudiants, à l'instar de l'Université de Phoenix qui dépensait jusqu'à 400 000 dollars par jour (!) rien qu'en publicité sur Google. Problème : ces for-profit colleges peu scrupuleux ont d'abord ciblé des populations relativement fragiles qui se sont révélés être insolvables, comme les banques l'avaient fait avec les subprimes. Les étudiants, qui n'ont pas réussi à s'insérer sur le marché du travail comme on le leur avait promis, attaquent aujourd’hui massivement les établissements pour publicité mensongère. Mais l'administration Trump ne semble pas pressée de réguler le secteur, comme le rappelle Jean-Philippe Ammeux, directeur de l'IÉSEG, même si cet épisode illustre toute la dangerosité de la logique de profit dans l'enseignement supérieur…

Quant à ceux qui se ruinent chaque année en inscriptions dans des salles de sport sans jamais réussir à trouver la motivation nécessaire pour rentabiliser leurs onéreux forfaits, qu’ils se consolent : Boris Cheval (Université de Genève), Matthieu Boisgontier (Université de Colombie-Britannique) et Philippe Sarrazin (UGA) leur expliquent que ce n’est pas entièrement de leur faute, puisque nous serions évolutivement programmés pour la paresse. Mais ce n’est pas une excuse pour rester avachi au fond de ce canapé !

Bonne lecture !

Thibault Lieurade

Chef de rubrique Economie + Entreprise

À la une

Le montant de la dette étudiante américaine est estimée à environ 1 500 milliards de dollars. Arena/Shutterstock

L’enseignement privé lucratif, premier responsable de la crise de la dette étudiante américaine

Jean-Philippe Ammeux, IÉSEG School of Management

Les défaillances de remboursement ont fortement progressé sous l’effet d’une hausse des effectifs dans des « for-profit colleges » aux pratiques trompeuses et mensongères.

Culture

  • La culture pop, refuge des enfants « queer » ?

    Konstantinos Eleftheriadis, Sciences Po – USPC

    Les enfants queer trouvent souvent dans la culture populaire (séries, musique, magazines, BDs…) des échappatoires à un monde qui n’arrive pas à les contenir.

Éducation

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  • Nous sommes programmés pour la paresse

    Boris Cheval, Université de Genève; Matthieu Boisgontier, University of British Columbia; Philippe Sarrazin, Université Grenoble Alpes

    Vous préférez rester affalé devant votre télévision plutôt que de suer à la salle de sport ? Vos lointains ancêtres pourraient bien être (un peu) responsables de votre manque de motivation…

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Colloque : « Réactivations et reconstructions de religions anciennes et courants politico-identitaires », 4-5 avril

Amphithéâtre du Collège doctoral européen, 46, boulevard de la Victoire, Strasbourg, Bas-Rhin, 67000, France — Université de Strasbourg

Journée « jeunes chercheurs » du GERPISA, 5 avril

61 avenue du président Wilson, Cachan, Val-de-Marne, 94230, France — Maison des Sciences de l'Homme (MSH) – Université Paris-Saclay

« L'Etat de distorsion en Afrique de l'Ouest : des empires à la nation », 10 avril

AFD Auditorium Nelson Mandela, Le Mistral, 3 place Louis Armand, Paris, 75012, France — Agence française de développement (AFD)

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