D’un côté, le professeur qui, détachant chaque syllabe d’un ton solennel, lit un texte à voix haute en déambulant dans la classe. De l’autre, des élèves laborieusement penchés sur leur copie, prenant bonne note de chaque phrase, s’arrêtant souvent sur l’orthographe d’un mot, faisant quelques ratures… Telles sont les images qui surgissent quand on évoque la dictée, cet exercice indissociable de l’histoire scolaire, régulièrement remis à l’honneur par les ministres de l’Education.

Mais loin des souvenirs de Marcel Pagnol ou des concours d’orthographe de Bernard Pivot, la dictée se réinvente. Car il ne s’agit pas seulement d’évaluer les élèves mais de les aider à progresser au mieux dans un monde numérique où l’écrit prend de plus en plus de place, comme nous l’explique Marie-Line Bosse (Université Grenoble-Alpes), qui s’est penchée sur l’efficacité d’un nouveau format, la « dictée guidée ».

Pour Eliane Viennot (Université de Saint-Etienne), les questions lexicales recèlent des enjeux sociétaux de première importance : ainsi de la « Ligue des droits de l’homme », en France, qui tarde à se transformer en « Ligue des droits humains ». La chercheuse s’interroge sur les raisons de cette résistance au changement : les réponses se trouvent du côté de l’histoire, celle de l’Académie et celle de la Révolution.

Le pouvoir des mots est aussi au cœur de l’article de Laurent Chambaud (EHESP). Le directeur de l'École des hautes études en santé publique revient sur la façon dont les fake news propagées par le gouvernement italien ont décidé Walter Ricciardi, qui dirigeait depuis 2015 le plus grand institut de santé publique transalpin, à démissionner.

Bonne lecture !

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