En annonçant une série de mesures fiscales en faveur des Français les plus modestes, dont le financement reste à préciser, le Président Macron montre qu’il a saisi l’ampleur de la crise sans précédent que traverse le pays, et notamment les catégories populaires en voie de paupérisation avancée et en mal de considération, rappelle Claude Poissenot (Université de Lorraine). Avec ses annonces, le chef de l’État fait un pari : la colère des gilets jaunes va s’estomper. Un risque calculé, car comme le souligne Olivier Costa (Sciences Po Bordeaux), des dizaines de milliers de « gilets jaunes » très mobilisés ne font pas une majorité de Français.

Mais Emmanuel Macron l’a bien compris : ces mesures fiscales ne résoudront pas sur le long terme la crise profonde que traverse le pays. Redécouvrant les vertus d’une gouvernance à l’horizontale, que prônait lors de la campagne électorale le candidat en marche, il a annoncé une large concertation des Français, et compte notamment s’appuyer sur les maires pour avancer. Or, dans son article que nous republions, Luc Rouban (Sciences Po) révèle le malaise profond dont souffrent les élus locaux placés en première ligne face à des citoyens-usagers.

Cette volonté affichée de dialogue et de concertation va-t-elle mobiliser les Français ? Il faudra déployer une grande force de conviction pour faire monter à bord toutes celles et tous ceux qui ne croient plus dans la politique et dans les corps intermédiaires, et qui – [désormais loins des médias traditionnels qu’ils ne jugent plus crédibles, pointe Arnaud Mercier – ne s’informent plus que via les réseaux sociaux… où pullulent les fake news.

Bonne lecture !

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