10,9 milliards en 2100. L’Organisation des Nations unies a dévoilé hier ses nouvelles projections démographiques mondiales. Les chiffres annoncent une population légèrement moins importante que ce qu’anticipaient les prévisions publiées il y a deux ans, qui évoquaient le chiffre de 11,2 milliards de personnes à la fin du siècle.

Selon les pays ou les régions du monde, les tendances diffèrent toutefois, analyse le démographe Gilles Pison (Museum national d’histoire naturelle). Par rapport à 2017, les projections pour 2100 ont ainsi été revues à la baisse pour l’Inde et l’Afrique, mais à la hausse pour la Chine, dont la population annoncée il y a deux ans pour 2100 augmente ici de 44 millions de personnes. Si les changements apparaissent relativement modestes sur deux ans, il est intéressant de comparer ces projections aux premières publiées par l’ONU en 1981 : on annonçait alors une population mondiale de 10,5 milliards d’individus, soit 0,4 milliard de moins que dans les nouvelles prévisions.

Pour expliquer ces variations, deux principaux déterminants : la chute de la mortalité, plus rapide que prévue depuis 40 ans, mais surtout l’évolution de la fécondité, dont la trajectoire en baisse a réservé certaines surprises. Le taux de fécondité des pays industrialisés s’est finalement maintenu bien en dessous du taux de remplacement des générations. Parallèlement, en Asie et en Amérique du Sud, la fécondité a diminué plus rapidement qu’anticipé, tandis qu’en Afrique intertropicale, cette baisse s’effectue moins vite que prévu.

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