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Des réformes visant à plus de transparence mises en place au Sénégal

En début août, le Sénégal a présenté sa demande d'adhésion à l'Initiative de transparence des industries extractives. En octobre, le conseil d’administration de l'ITIE décidera de l'acceptation du Sénégal comme pays candidat à cette Initiative.

Cela arrive à un moment crucial pour le Sénégal, alors que son secteur minier est en pleine croissance, la situation est propice pour inculquer des pratiques qui puissent faire en sorte que tous les Sénégalais bénéficient des ressources naturelles de leur pays.

Selon les données du secteur, le Sénégal est la destination africaine la plus prisée pour l'extraction de l'or. Son secteur minier contribue pour environ 20 % au PIB et représente 20 % des exportations. Ces ressources ne bénéficient pourtant pas encore à l'ensemble de la population dont près de la moitié vit au-dessous du seuil de pauvreté.

Le gouvernement du Sénégal a mis en place des mesures pour changer cet état de fait, alors que la société civile a fait campagne pour une transparence accrue dans le secteur. Les informations que les rapports de l'ITIE rendront disponibles permettront à la société civile et à la population de savoir combien le gouvernement obtient en contrepartie de ses ressources naturelles et d'encourager le débat portant sur la gestion du secteur des industries extractives.

Élément crucial, le président sénégalais Macky Sall a annoncé que le Sénégal publierait tous ses contrats miniers. La publication des contrats facilitera un meilleur suivi des projets et du respect par les entreprises de leurs engagements, tout en garantissant à la société civile et aux citoyens que le pays obtienne un partage plus équitable des revenus tirés des ressources.

Le Sénégal est également en train de réviser son code d'exploitation minière, grâce auquel il espère obtenir de meilleures contreparties de son secteur extractif. 

Avec toutes ces réformes en place, c'est à la société civile, aux parlementaires et aux médias qu'incombera la tâche de s'assurer que cette transparence se traduise par une meilleure responsabilisation.

L'image est de Ángel Hernansáez sur flickr

Extraire ou ne pas extraire ? Une ville en Colombie dit non à l'exploitation minière

En juillet dernier, une ville colombienne a dit non à l'exploitation minière de Piedras, dans la région de Tolima, en organisant un référendum portant sur la question de savoir si l'extraction de l'or doit être autorisée dans la localité. Le non l'a emporté à une écrasante majorité, 99 % des électeurs se prononçant contre.

La mine en question était La Colosa, un projet de mine à ciel ouvert exploité par Anglo-Gold Ashanti et situé à environ 70 km de Piedras. Des activités d'exploration ont eu lieu sur le site du projet depuis 2006, mais la mine elle-même en est toujours au stade des études de préfaisabilité. Il a le potentiel de devenir le plus grand projet aurifère de Colombie, et est actuellement le septième projet aurifère mondial en termes de sous-exploitation.

Cependant, une résistance au projet minier s'est manifestée depuis qu'AGA est arrivé en Colombie. Les autorités colombiennes en charge de la protection de l'environnement ont interrompu les activités de l'entreprise pas moins de trois fois, tandis qu'AGA a vainement essayé de poursuivre en justice le maire de Piedras en raison d'un barrage routier que les résidents locaux avaient mis en place pour bloquer ses activités.

Le récent référendum, initié par Arquímedes Ávila, le maire susmentionné, représente le développement le plus récent de cette lutte continue. L'une des raisons de la forte opposition à la mine est qu'il n'existe qu'une seule source d'eau dans la région, et les habitants craignent - non sans raison - que l'extraction de l'or entraîne sa pollution. Étant donné que Piedras est une ville agricole spécialisée dans la culture du riz, ce risque est particulièrement dangereux. 

La population a donc eu son mot à dire. Mais sera-t-elle écoutée ?

Techniquement, les résultats du référendum sont contraignants, puisque plus d'un tiers des électeurs admissibles y a participé. Toutefois, selon un décret passé en mai dernier, seul le gouvernement national peut décider du sort des projets miniers. Anglo-Gold Ashanti conteste bien évidemment les résultats du référendum.  Jorge Robledo, sénateur, décrivant cette situation comme un combat entre « David et Goliath », a déclaré qu'il est peu probable que le gouvernement en vienne à ignorer le souhait des citoyens.

Les citoyens de Piedras peuvent compter sur des partisans de poids - Jorge Enrique Cardoso, le directeur de Cortolima (l'autorité chargée de l'environnement de la région), a soutenu que la décision de la population devrait être acceptée. L 'OCMAL (Observatoire chargé des conflits miniers en Amérique latine) a appelé les autorités, le public et la communauté internationale à accepter la légitimité des résultats du référendum.

Les actions du maire d'une petite ville agricole ont suscité un débat national sur l'exploitation minière et le droit de décider. Qui devrait avoir le pouvoir de décider de la mise en place d'un projet minier ? Les personnes vivant au plus près du projet ? Les autorités locales, régionales ou nationales ?

La situation a atteint une croisée des chemins, et personne ne semble tout à fait sûr de celui qui sera emprunté. Ce qui est sûr, cependant, est que les habitants de Piedras ne sont pas prêts à renoncer à leur droit de décider.

L'image est de Tanehaus de flickr

Ouganda - veiller à ce que les femmes bénéficient également du pétrole

En 2006, du pétrole a été découvert en Ouganda. Depuis, la question sur toutes les lèvres est de savoir si cette découverte s'avérera être une bénédiction ou une malédiction. Tous les citoyens ougandais profiteront-ils des richesses naturelles du pays ? Comment l'Ouganda peut-il se préparer à assurer une gestion transparente et responsable de ses ressources naturelles ?

Lorsque nous parlons de « citoyens », il est important de se rappeler que nous ne parlons pas seulement des hommes, mais aussi des femmes qui, dans de nombreux cas, ont une expérience très différente de celle des hommes s'agissant du secteur extractif. L'exploitation des ressources naturelles présente une importante dimension sexospécifique qu'il est nécessaire de prendre en compte si nous voulons que les ressources naturelles profitent vraiment à tous les citoyens.

Global Rights Alert, un membre PCQVP en Ouganda, a travaillé pendant un certain temps sur les questions liées aux différences de situation entre les hommes et les femmes dans le secteur pétrolier et exécute un programme qui offre une formation aux activités de sensibilisation aux femmes vivant dans des communautés extractives.

Global Rights Alert a publié un rapport couvrant les districts d'Hoima et de Buliisa qui évalue l'impact que la découverte de pétrole a eue sur la vie des femmes et leur participation dans le secteur pétrolier, et comment cette participation pourrait être renforcée.

Pour son rapport, GRA a effectué un sondage auprès de 151 femmes vivant dans ces quartiers. Ils ont constaté que les femmes sont écartées de plusieurs aspects de la gestion des ressources naturelles, par exemple un tiers seulement a été en mesure de prendre part aux consultations communautaires à propos de l'indemnisation. D'autres obstacles empêchent de tirer le meilleur profit de l'opportunité économique que représente un projet extractif - par exemple aucun moyen de transport n'est fourni pour que les communautés locales puissent accéder au site. Étant donné que les femmes sont obligées de rester avec leur famille et ne peuvent pas rester dans des camps comme les hommes, le manque de moyens de transport inhibe leur capacité à occuper des emplois offerts autour du site. Leurs opportunités économiques demeurent accessoires au projet, bien que les femmes ont fait état qu'elles se sont accrues avec la mise en place de l'activité.

En plus d'examiner la façon dont les femmes vivent l'arrivée de l'activité d'extraction pétrolière dans la région, le rapport énonce aussi des recommandations sur la façon d'améliorer la participation des femmes au secteur pétrolier, et donc d'en retirer des bénéfices.

De nombreux points se résument à l'accès à la formation, aux crédits et à l'information. Les cours de formation suggérés incluaient des sujets allant des compétences commerciales au financement de l'alphabétisation, afin que les femmes puissent mieux tirer parti des opportunités économiques créées par l'extraction. Liée à cela est la proposition tendant à ce que les femmes obtiennent un accès à des capitaux via des microcrédits, ainsi que l'accès au marché lui-même. Enfin, l'augmentation de la transparence et la responsabilisation permettra de donner aux femmes les informations dont elles ont besoin pour être en mesure d'influencer les décisions.

Cliquez ici pour lire le rapport dans son intégralité, veuillez visiter notre site (le rapport n'existe qu'en anglais).

The image is by Conservation Concepts from flickr

Qu'est-ce qui permet à une coalition de fonctionner ? Test du modèle PCQVP

Nous avons toujours dit que notre force réside dans nos membres. Nous sommes guidés par la conviction « que coordonner efficacement les actions collectives, les compétences et les intérêts d'une coalition composée de diverses organisations de la société civile constitue le moyen le plus efficace pour influencer les principaux intervenants et d'effectuer des changements au niveau des politiques et des pratiques dans les industries extractives et le secteur gouvernemental ».

En bref - une coalition nous permet d'être plus que la somme des éléments qui la composent.

Nous avons mis à l'épreuve cet engagement, en demandant à l'Overseas Development Institute (Institut de Développement d'Outremer) basé au Royaume-Uni de mener une étude portant sur notre modèle de coalition. En plus de s'intéresser au modèle de coalition lui-même, l'ODI a examiné ce qui rend une coalition nationale efficace afin de déterminer quelques-unes des meilleures pratiques. Existe-t-il une taille idéale pour une coalition, ainsi qu'un type parfait de structure ? Dans quelles conditions des coalitions PCQVP ont-elles été les plus efficaces ? Dans quelle mesure les coalitions nationales s'identifient-elles avec les objectifs de la campagne mondiale PCQVP?

L'ODI s'est intéressé à dix coalitions : six études ont été réalisées au moyen d'entrevues téléphoniques tandis que les quatre autres ont inclus une visite sur le terrain dans le pays.

Un sondage a également été effectué au moyen d'un questionnaire distribué lors de l'anniversaire d'Amsterdam et d'une session incluant un système de vote instantané.

Vous pouvez découvrir leurs conclusions par la lecture du rapport de synthèse. Sinon, nous avons tiré plusieurs leçons apprises du rapport répartis ainsi :

- Comment les coalitions sont dirigées
- Taille de la coalition - il y a t-il une taille parfaite ?
- Coalitions - capacité adaptative et stratégique
- Comment les coalitions collectent-elles des fonds ?
 

Ce ne sont que quelques-unes des conclusions de ce rapport, nous vous encourageons vraiment à le lire en entier sur notre site.