C’était quelque peu surréaliste, mercredi soir, lors du premier débat des chefs en français, d’entendre quatre hommes débattre sur le droit à l’avortement au pays. Bien des femmes ont levé les yeux au ciel, et j’en suis. Vraiment ? Cette question, qu’on croyait réglée depuis longtemps, est devenue un enjeu électoral, éclipsant le climat, le sort des autochtones et quelques autres urgences? Eh bien! Car l’avortement au Canada est une affaire réglée. Il est accessible, légal et gratuit, écrit Martha Paynter, de l’Université Dalhousie. Il n’est plus un enjeu. Le hic : nous sommes contaminés par les nouvelles qui nous proviennent de notre voisin du Sud, où l’avortement est un enjeu (malheureusement) et ne voyons plus la réalité au Canada. Malgré des ratés (moins de cliniques en zones peu densément peuplées, par exemple) «l'avortement est potentiellement plus accessible au Canada que dans tout autre pays du monde», écrit-elle, surtout depuis l’arrivée de la pilule abortive. Reste à combattre la stigmatisation et surtout, la désinformation.

On en a ri ou on s’en est désolé, mais elle n’est pas passée inaperçue : la chanson traduite à la «google» du groupe ontarien The Strumbellas, Les mains hautes, disparue aussitôt mise en ligne. Cette controverse illustre trois choses, explique la traductologue Chantal Gagnon, de l’Université de Montréal : la difficulté pour les libéraux de Justin Trudeau de saisir la sensibilité des communautés linguistiques officielles du pays, les problèmes de perception entre ces communautés et le manque d’égards envers la traduction professionnelle, «dans un pays où l’industrie langagière est florissante et où l’expertise est remarquable». 

Greta Thunberg exaspère les conservateurs, et c’est un peu le monde à l’envers, écrit Simon Dalby, de l’Université Wilfrid Laurier. Car la jeune activiste, avec son discours clair et simple, a posé la question de savoir qui sont les vrais radicaux dans les discussions actuelles. Et ce sont… les conservateurs. «Un avenir où l'on peut bien vivre, élever des enfants et obtenir un travail décent, en maintenant un ordre social prévisible, c'est ce que les conservateurs souhaitent généralement», écrit Dalby. Or, ils ignorent les mises en garde des sciences du climat sur les conséquences prévisibles de continuer de brûler de l’énergie fossile. Comme Greta le dit si bien : non seulement notre maison est en feu, mais les pompiers ont disparu. 

Grâce aux nombreux sites ou applications comme Tinder ou Bumble, il n’a jamais été aussi facile qu’aujourd’hui de faire des rencontres, écrit Denis Monneuse, chercheur à l’UQAM. Pourtant, il n’y a jamais eu autant de célibataires! Il révèle six paradoxes qui expliquent pourquoi les sites de rencontres ne tiennent pas ou peu leurs promesses de tremplin vers le bonheur conjugal. En gros, trop de choix tuent le choix…

Lorsqu’il est question de soins de santé plus efficaces et plus durables, il faut aller au-delà du coût économique et tenir compte d'un plus large éventail de facteurs qui influencent le bien-être, explique Francis Vergunst, de l’Université de Montréal. L'une des façons d'y parvenir est de prendre en considération non seulement les coûts financiers, mais aussi environnementaux et sociaux. Car le secteur des soins de santé laisse aussi une grande empreinte environnementale.

À chaque fois qu’on profite d’une fin de semaine de trois jours, on se dit : mais pourquoi ce n’est pas toujours comme ça? En fait, ça devrait toujours être comme ça, pour notre bien-être, d’abord, mais aussi celui de la planète, écrit David Spencer, de l’Université de Leeds.

Vos petits -et vos plus grands- mentent effrontément? Est-ce normal docteur? Oui, les mensonges font partie du processus de développement cognitif des enfants, explique la doctorante en psychologie Alison O’Connor, de l’Université Brock. «Mentir peut sembler facile, mais mentir efficacement exige énormément d’aptitudes cognitives», écrit-elle. Le pic de mensonge se produit autour des quatre ans, mais on ment -un peu- toute sa vie.

Quatre fonctionnaires de la police française ont été tués jeudi dans une préfecture de Paris par un membre du personnel administratif. Funeste coïncidence : la veille était organisée «la marche de la colère policière». The Conversation France en a profité pour analyser les origines du malaise policier. 

Bonne lecture !