Qu’ils soient en CPE ou dans de (futures) maternelles quatre ans, l’important n’est pas tant le lieu que ce que les petits y font. Et surtout, quels services ils y reçoivent. Car un soutien précoce peut changer le cours de leur vie, explique le doctorant Francis Vergunst, de l’Université de Montréal, qui nous révèle une étude fascinante réalisée sur trente ans auprès de jeunes Montréalais issus de quartiers défavorisés : les garçons qui présentaient un déficit d'attention à la maternelle avaient, à l’âge de 36 ans, des revenus plus faibles que la moyenne de leur cohorte. Ce manque d'attention est donc l'un des facteurs de risque précoces les plus importants pour prédire certains problèmes dans la vie. Mais l’histoire n’est pas écrite d’avance, d’où l’importance d’un soutien très tôt dans l’enfance. 

Ces garçons qu’on a suivis sur trois décennies provenaient de milieux défavorisés. Et c’est justement pour étudier et comprendre comment se créent -et se réduisent- les inégalités sociales qu'un l’Observatoire vient d’être créé. Son directeur général, Nicolas Zorn, professeur à l’Université de Montréal, a mandaté 60 panélistes afin d'évaluer l’impact sur les inégalités que peuvent avoir les principales mesures des budgets du Québec et du gouvernement fédéral, déposés la semaine dernière. 

Le lancement de La Conversation, le 4 décembre, coïncidait avec l’adoption de la Déclaration de Montréal pour un développement responsable de l’IA. Nous avions donc demandé à l’un de ses initiateurs, Yoshua Bengio, professeur à l’Université de Montréal, de signer notre premier article publié sur le site. À notre grande joie, il l’a fait, et nous avons eu droit à une fine analyse des enjeux multiples auxquels l’intelligence artificielle nous confrontera. Cette semaine, Yoshua Bengio a remporté le très prestigieux prix Turing, considéré comme le Nobel d’informatique. Je vous invite donc à lire -ou relire- cet article de ce grand chercheur.

L’asthme touche quelque 340 millions de personnes dans le monde. Et sa prévalence est à la hausse. Un nouveau médicament promet de réduire les risques de crise, et la dépendance aux stéroïdes. Un des chercheurs qui travaillent à le mettre au point, Himanshu Kaul, de l’Université de Colombie-Britannique, nous explique les démarches scientifiques qui ont mené au Fevipriprant et comment le nouveau médicament change les règles du jeu. 

À qui appartiennent nos renseignements personnels ? Ceux que nous donnons à notre médecin, que nous dévoilons dans nos échanges sur les réseaux sociaux ? Pierrot Péladeau s’est posé la question et sa réponse pourra en étonner plusieurs : ils ne sont pas vraiment à nous, dans le sens propre du terme. « Nos informations constituent la substance même de nos interactions dans un monde numérisé. Elles ne parlent pas de nous, mais de notre monde et de notre place (et celles des autres) dans celui-ci. »

Les accidents impliquant deux Boeing 737 en moins de six mois, et causant la mort de quelque 350 passagers, semblent avoir été provoqués par le système anti-décrochage MCAS. Conçu par des ingénieurs, il est l’exemple même d’une «machine» qui n’est pas adaptée à l’humain qui l’utilise, explique le professeur adjoint d’ergonomie cognitive, Francesco Biondi, de l’Université Windsor. Il faut favoriser une approche centrée sur l'humain - et ses possibles failles, limites ou erreurs - lorsqu'on conçoit un avion -ou tout autre appareil. 

En terminant, j’attire votre attention sur deux articles de nos partenaires de The Conversation France. D’abord, le point de vue d’une chercheuse française sur les arts littéraires au Québec. Elle analyse le rôle de l’organisme Rhizôme, de Québec, générateur de projets interdisciplinaires. 

Enfin, on connaît l’influence du CO2 sur les changements climatiques. Deux chercheurs du CNRS retracent son évolution, depuis 4,4 milliards d’années, jusqu’à ces 150 dernières, où tout s’est emballé. On a brûlé un bon quart des réserves d’énergies fossiles. « Ce qui est en jeu, ce n’est pas la planète. Ce qui est en jeu c’est la capacité des sociétés humaines à y vivre en paix et la préservation des écosystèmes actuels. » 

Bonne lecture !