Faut-il s’attendre au pire ce samedi, pour l’« acte IV » des « gilets jaunes » ? Si les problématiques liées à la sécurité et à la violence agitent les commentateurs, c’est une autre question qui nous intéresse à la veille des rassemblements. La rencontre entre les « gilets jaunes » et les défenseurs du climat est-elle possible, après l’appel pour une convergence des luttes lancé par Cyril Dion, le réalisateur de Demain ? Anne-Sophie Tabau et Marie Thiann-Bo Morel de l’Université de la Réunion, prennent de la distance et du recul pour nous répondre.

Si l’on continue de s’interroger sur la nature exacte du mouvement des « gilets jaunes », dont l’historien Bryan Muller (Université de Lorraine) souligne bien la nouveauté, le politiste Luc Rouban (Sciences Po) met en lumière la « grande fatigue démocratique » des maires, et le délitement du lien entre les élus locaux et des citoyens qui se comportent de plus en plus comme des usagers.

Mais cette « grande fatigue » ne concerne pas uniquement le champ institutionnel. Dans le privé, le cas des managers intermédiaires, qui tendent (en silence) à s’éloigner de leurs directions, fait écho au mouvement des « gilets jaunes », comme le suggère dans un parallèle inattendu Aurélie Dudézert (Université Paris-Sud).

C’est aussi l’un des enseignements de cette crise aigüe, explique Kristian Colletis-Wahl (Université Savoie-Mont Blanc) : il est urgent d’expérimenter de nouvelles formes de démocratie directe, déjà mises en œuvre chez nos voisins.

Bonnes lectures !

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