Les batailles politiques se gagnent d’abord sur le terrain des idées. À droite comme à gauche, nul n’est plus censé ignorer cet adage formulé par le philosophe italien Antonio Gramsci, à l’époque où les fascistes de Mussolini régnaient en maîtres sur l’Italie.

Cinquante ans après Mai 68, la droite surfe sur la demande d’autorité qui parcourt la société française et sur les vents porteurs du libéralisme économique à l’échelle de la planète. La gauche, elle, traverse une crise existentielle durable, et pas seulement en France, liée en grande partie au discrédit qui frappe le marxisme depuis la fin des années 60. Certes, la défense des droits de l’Homme ou celle de l’environnement drainent de nouvelles mobilisations. Mais sur quel corpus d’idées s’appuyer pour mener les luttes sociales aujourd’hui, s’interroge Michel Wiewiorka (Fondation Maison des sciences de l’homme).

Ce vide des idées, poursuit le sociologue, explique peut-être, pour partie, les phénomènes de radicalisation et de violences auxquels nous assistons dans notre pays. En écho, Hugo Melchior (Université Rennes 2) montre comment le blocage des universités résulte aussi d’un processus de délégitimation du pouvoir politique aux yeux d’une partie des étudiants.

Bonne lecture !

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