C’est la fête des Pères demain, et nous avons une statistique incroyable à partager avec vous : plus de 80 pour cent des pères québécois prennent le congé de paternité auquel ils ont droit. Il faut savoir qu’il y a à peine 13 ans, en 2006, seul un sur cinq s’en prévalait. C’est que cette année-là, le nouveau régime d'assurance parentale québécois a été instauré, nous rappelle la professeure Diane-Gabrielle Tremblay, de TÉLUQ. Et on ne parle pas de quelques jours après la naissance de bébé, mais de plusieurs semaines. Les pères sont ainsi plus impliqués, tant auprès de l’enfant que dans le partage des tâches domestiques. Le Québec est un exemple à suivre, malgré qu’il reste du boulot à faire dans certains milieux de travail, où l'on considère toujours ce congé des nouveaux pères comme des « vacances » un peu frivoles…

La Conversation Canada est un organisme sans but lucratif. Nos articles sont republiés gratuitement dans les autres médias. Mais ce modèle n’est pas celui de tous, et pour les médias à but lucratif, notamment les quotidiens, les temps sont durs. Convaincre les gens de payer pour les nouvelles est devenu très difficile. Au Canada, seulement 9% des répondants à une enquête menée dans 38 pays ont dit avoir payé pour de l’information en ligne lors de la dernière année. Et les revenus publicitaires ont fondu comme neige au soleil… Colette Brin, de l'Université Laval, et Rasmus Kleis Nielsen, de l'Université d'Oxford, ont examiné les résultats du dernier Digital News Report. On y apprend aussi que les Canadiens ont une confiance relativement élevée dans leurs médias comparativement à d'autres pays. 

Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé cette semaine que le Canada interdira le plastique à usage unique à partir de 2021. L’idée peut paraître fort louable, mais attention de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain, écrit Manoj Dora, de l’Université Brunel, de Londres. Car les pellicules plastiques aident à conserver les aliments. Et le gaspillage de nourriture peut s'avérer plus dommageable pour l'environnement que l'utilisation de ce plastique, un matériau très utile, rappelle Dora. « Nous devons l'utiliser plus efficacement, mais nous ne devrions pas nous en débarrasser complètement. » 

Parlons gastronomie maintenant… Peut-être allez-vous bientôt vous régaler de sushis aux sauterelles ou de délicieux linguinis aux mouches. Car pour pallier à l’insécurité alimentaire (qui affecte près d'un milliard de personnes) et freiner le réchauffement climatique, manger des insectes, une source élevée de protéines, sera l’une des solutions, écrit Grant Vandenberg, du Groupe de recherche en recyclage biologique et aquaculture de l’Université Laval. 

L’insomnie chronique a un effet néfaste direct sur la mémoire des personnes âgées, en plus de provoquer d’autres problèmes de santé. Elle pourrait aussi favoriser le développement de la maladie d'Alzheimer, révèlent Tranh Dang-Vu, de l’Université Concordia, et le doctorant Nathan Cross. Traiter efficacement  les troubles du sommeil pourrait peut-être prévenir les troubles cognitifs liés au vieillissement.

Nouvelle surprenante : l’industrie pharmaceutique mondiale est non seulement un contributeur important au réchauffement climatique, mais elle est également plus polluante que le secteur mondial de la fabrication automobile. C’est ce que révèle une recherche menée par Lotfi Belkhir, de l’Université McMaster, la première à évaluer l’empreinte carbone de cette industrie. C’est pour dire qu’elle passe sous le radar. Il est temps, écrit Belkhir, d'examiner de plus près ses pratiques. « Guérir les gens n'est pas une justification pour tuer la planète. »

Y a-t-il un problème avec la pleine conscience ? Oui, selon Masoumeh Sara Rahmani, prof d’anthropologie des religions à l’Université Coventry. Elle est désormais préconisée pour tous les maux modernes, partout, pour tous (même les écoliers), sans qu’on sache exactement si elle est efficace ou pas. Malgré ses prétentions, « il y a encore remarquablement peu de preuves scientifiques pour l’appuyer », écrit-elle. Produit dérivé du bouddhisme, dissociée de sa dimension religieuse, la pleine conscience a été remodelée et imprégnée de valeurs occidentales en vogue. « Ce n’est pas pour dire que bien des gens n’y trouvent pas de réconfort », écrit l’auteure. Mais un peu de rigueur scientifique dans l’analyse de ses bienfaits ne ferait pas de tort…

La photo a fait le tour du monde: une enfilade d’alpinistes arborant des vêtements aux couleurs vives, chargés comme des mulets, grimpant péniblement l’Everest. Bilan catastrophe cette année : 11 morts. La « fenêtre » d’ascension était étroite ce printemps, le Népal a octroyé trop de permis. Il est plus que temps que le cirque cesse, écrit Yana Wengel, de l’Université de Strathclyde, qui a étudié cette nouvelle folie du tourisme alpiniste. Grimper de très hautes montagnes est dangereux. Ça n’est pas pour les amateurs. « Il faut réclamer l’instauration de critères précis quant aux compétences et à l’expérience exigées. Le simple fait d’en avoir les moyens financiers ne devrait pas suffire. » 

Bonne lecture !