Les avez-vous vues ces images difficilement soutenables, tournées clandestinement dans un abattoir de l’Indre et diffusées ces jours derniers par l’association L214 ? Elles ne peuvent laisser indifférent et questionnent ce que nous sommes prêts à accepter pour un morceau de viande dans notre assiette. Mais la plupart du temps, on détourne le regard, on ne veut pas voir, on ne veut pas savoir. Bien sûr, le sacrifice des animaux n’a rien d’une nouveauté, mais la production industrielle de viande et le marketing qui l’accompagne ont changé la donne. La mise à mort des bœufs, moutons, porcs, chevreaux, poulets par millions nous est soustraite ; la viande est devenue ce produit paradoxalement « désincarné », consommable à l’envi.

Débattre de cette consommation agite les passions, mais le philosophe Thierry Ménissier (Université Grenoble Alpes) a décidé de garder la tête froide en proposant une analyse patiente, et sincère, des problèmes éthiques posés par le régime carné. En écho à son texte, nous publions également une contribution sur les liens entre viande et réchauffement climatique.

À la veille du centenaire de l’armistice du 11 novembre 1918, la France s’offre une nouvelle polémique dont elle a le secret sur son Histoire. C’est le chef de l’État, Emmanuel Macron, qui a allumé la mèche en évoquant le « grand soldat » Pétain, celui de 14-18. Mais au-delà du cas spécifique du « vainqueur de Verdun », faut-il honorer la mémoire des maréchaux de la Grande Guerre ? Hervé Drévillon (Paris 1) répond sans esprit de provocation, avec rigueur, à cette interrogation brûlante. Un article qui prend place dans le dossier très complet que nous vous proposons aujourd’hui sur ce centenaire.

Bonne lecture !

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