L'esclavage domestique au coin de la rue

Il y a quelques mois, un reportage en Libye réalisé par une équipe de la chaîne CNN avait fait grand bruit : on y voyait des clandestins africains vendus aux enchères tels des esclaves des temps modernes. Or, ce qui avait alors été qualifié de « crime contre l'Humanité » par le Président Macron n'arrive pas qu'aux autres, là-bas, de l'autre côté de la Méditerranée.

C'est ce que nous dit Alizée Delpierre (Sciences-Po - USPC) dans son article consacré à la situation parfois dramatique de ces employé·e·s de maison et qui échappe presque totalement aux radars de l'administration. L'auteure évoque ainsi le procès qui s'est tenu le mois dernier devant le tribunal de Nanterre, celui d'un employeur qui avait réduit à l'état d'esclave une jeune femme originaire du Mali durant de longues années.

Comment éviter de telles dérives? Alizée Delpierre met en lumière l'inertie de l'inspection du travail, qui s'arrête aux portes des domiciles privés. Pas seulement en raison d'un Code du travail quelque peu ambigu dans ce domaine, mais aussi du fait de la passivité de l'État, que le sujet n'intéresse guère. Or en France, le travail domestique concerne quelque 1,5 million de personnes. Si les abus n'y sont évidemment pas la règle, cela mérite assurément qu'on s'y intéresse.

Bonne lecture !

Thomas Hofnung

Chef de rubrique Politique et Société

À la une

Lors d'une manifestation à Marseille, en novembre 2017. Anne-Christine Poujoulat/AFP

Une domesticité qui mène à l’esclavage : mais que fait l’État ?

Alizée Delpierre, Sciences Po – USPC

Plus qu’un interdit figé par la loi, l’absence de contrôle de l’Inspection du travail aux domiciles privés est lié aux consignes et priorités fixées par le ministère.

Culture

  • Assistons-nous vraiment au déclin du « système viriarcal » ?

    Haude Rivoal, Centre national de la recherche scientifique (CNRS)

    Dans une société obsédée par la performance, l’usage de la virilité ne cesse de se réinventer et de se transformer pour favoriser la légitimation d’une masculinité hégémonique aux formes renouvelées.

Économie + Entreprise

  • Manager les affinités pour mieux travailler ensemble

    Laura D'hont, ISG International Business School; Benoît Gérard, Université Paris Dauphine – PSL

    Tenir compte des points communs qui existent entre les salariés permet de mettre de l’huile dans les rouages d’une équipe. Savoir gérer les affinités représente donc un vrai enjeu managérial.

Éducation

Politique + Société

  • Pourquoi le Cameroun se déchire-t-il ?

    Ernest-Marie Mbonda, Réseau français des instituts d’études avancées (RFIEA)

    Le conflit qui sourd au Cameroun entre le pouvoir et la minorité anglophone menace de prendre de l’ampleur si une gouvernance respectueuse de toutes les minorités ne se met pas rapidement en place.

Santé

Science + Technologie

  • L’énergie de fusion et le défi du projet ITER

    Jérôme Bucalossi, Commissariat à l’énergie atomique (CEA) – Université Paris-Saclay

    La fusion nucléaire, énergie des étoiles, pourra-t-elle un jour être utilisée sur Terre ? C’est le défi du projet ITER. Explications.

  • La vie a chevauché les météores. Prochain arrêt : xénobiologie

    Maurel Marie-Christine, Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) – Sorbonne Universités; Michel Cassé, Commissariat à l’énergie atomique (CEA) – Université Paris-Saclay

    La vie, ailleurs dans l’Univers, et aussi entre nos mains d’humains, à condition qu’elle soit créatrice et altruiste. Voyage en xénobiologie.

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Séminaire : « Histoire du design », 2 mars

61, avenue du Président Wilson, Cachan, Val-de-Marne, 94230, France — Maison des Sciences de l'Homme (MSH) – Université Paris-Saclay

Conférence : « Le désir de punir. Une anthropologie du châtiment », 2 mars

17 quai d'Anjou, Hôtel de Lauzun, Paris, Paris, 75004, France — Institut d'études avancées de Paris (IEA) – RFIEA

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