Chers lecteurs et chères lectrices,

Avez-vous confiance dans les recherches sur les pesticides ? Vous ne devriez sans doute pas, estime le professeur Sébastien Sauvé, de l’Université de Montréal. Hier l’arséniate de plomb, puis le DDT et aujourd’hui le glyphosate… Les nouveaux pesticides mis sur le marché sont sécuritaires… jusqu’à ce qu’on s’aperçoive du contraire, des années plus tard. Ils ont pourtant été dûment testés. Mais la majorité des études sur les impacts sur la santé humaine et l’environnement sont financées par les producteurs de pesticides, écrit Sauvé, qui plaide pour une plus grande indépendance dans la recherche. « Les pressions de l’industrie nuisent aussi au déploiement d’approches agronomiques alternatives qui permettent de réduire la dépendance aux pesticides. »

L’affaire SNC-Lavalin continue de secouer la colline parlementaire. Y a-t-il eu ingérence politique dans le processus judiciaire ? La Conversation publie cette semaine une analyse juridique de l’affaire, écrite par l’ancienne procureure générale de la Colombie-Britannique, Victoria Colvin, aujourd’hui professeure à l’université Wollongong, en Australie. Les risques d'influence politique partisane sur le processus judiciaire sont importants, écrit-elle. « Au Canada, même s'il y a suffisamment de preuves pour aller de l'avant, les poursuites doivent être faites dans l'intérêt public. Ce critère est hautement discrétionnaire. » 

Haïti connaît une nouvelle période trouble, avec des manifestations dûment réprimées. Mais si la rue s’est calmée, les problèmes de fonds demeurent. Parmi les nombreuses insatisfactions des Haïtiens, le manque chronique d’électricité. Seulement le quart de la population y a accès, et ceux qui l’ont en profitent rarement toute la journée, tous les jours. Il s’agit d’une question politique tendue, écrit Greg Beckett, professeur d’anthropologie à l’université Western. « Pour plusieurs Haïtiens, les pannes de courant ne sont pas juste le résultat de la vulnérabilité du pays; elles symbolisent aussi leur perte de pouvoir. » 

Combattre l’utilisation des téléphones intelligents en classe, une guerre perdue d’avance? Sans doute, selon Ehsan Akbari, candidat au doctorat en éducation à l’Université Concordia. Mais qu’à cela ne tienne, pourquoi ne pas s'en faire un allié? C’est ce qu’il a fait en s’appliquant, avec une équipe de chercheurs, à découvrir des façons d’utiliser les appareils mobiles dans les cours d’art. Le résultat est étonnant. « Le téléphone intelligent est utilisé comme outil de découverte et de mise en commun d’observations . »

Une philosophie revient à la mode afin de résoudre un problème très contemporain : les changements climatiques. « L’existentialisme peut être de quelque assistance », écrit Markus Moos, professeur associé à l’Université de Waterloo. Cette philosophie met l’accent sur la dynamique entre les choix individuels et les conséquences collectives. « Si tout le monde continue de conduire des voitures produisant des émissions de carbone, les générations présentes et futures vont subir d’importantes restrictions dans leurs propres choix en raison des conséquences du changement climatique », écrit-il. La question n’est donc plus de savoir comment planifier physiquement nos villes différemment, mais plutôt comment convaincre le public et les politiciens de réaliser ce changement. 

Un géant de la mode nous a quittés cette semaine, et notre partenaire The Conversation France a rendu un hommage au designer Karl Lagerfeld. Découvrez comment le père de Choupette a sublimé « la plus française des marques », Chanel, qui sous sa férule n’a jamais été aussi rentable.

Bonne lecture !