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N° 16 - Novembre 2016
En intro | C’est toujours ça d’appris | Ca vous regarde | Ca se laisse lire | Ca bouge |
 

En intro

 

Hugues-Olivier Hubert de la cellule Recherch’action de la FdSS est intervenu en septembre dernier lors des Etats Généraux de l’insertion - organisés par l’Union des Villes et Communes de Wallonie et la Fédération des CPAS - consacrés à «La contractualisation au regard du PIIS». L’intégralité de ce texte est à lire ici, mais en voici quelques lignes suffisamment évocatrices pour vous inciter à la lecture…

«(…) le contrat dans les droits sociaux peut être compris comme un engagement, un pacte. Mais doit-on interpréter cet engagement comme un moyen de cumtrahere, d’unir ses efforts pour tirer ensemble et soulager les personnes de la charge de leurs difficultés, d’unir ses efforts pour les hisser vers une condition sociale plus enviable ou encore d’étirer ensemble les muscles d’une situation sociale tendue jusqu’à la crampe? Ou faut-il plutôt entendre cet engagement comme un moyen de contrahere: soit de resserrer les cordons de la bourse, soit encore de resserrer l’emprise et l’étreinte du contrôle?
Le contrat est-il un outil de traction mutuelle et d’émancipation ou au contraire un instrument de contention et de maîtrise? J’expliquerai un peu plus loin cette distinction que j’opère entre outil et instrument.
A cette question, il n’existe pas de réponse définitive et univoque. Il peut être l’un et l’autre, l’un ou l’autre.
Pas de réponse définitive et univoque parce que les pratiques sont extrêmement diversifiées, d’un CPAS à l’autre, en vertu de leur autonomie; mais parfois même, au sein d’un CPAS, d’un service à l’autre; voire même, au sein d’un même service, d’un travailleur social à l’autre. Il est vrai que ceci ne garantit en rien l’égalité de traitement des personnes.
Toutefois, ce problème est contrebalancé par le grand avantage de pouvoir mieux prendre en compte les réalités et les ressources locales et de s’y adapter (je précise qu’en parlant de ressources, je ne parle pas uniquement des finances communales, mais aussi des services et du réseau associatif présents dans la commune). Par ailleurs, cette multiplicité illustre parfaitement l’existence de marges de manœuvre possibles dans l’interprétation et la mise en œuvre des PIIS (…).»

Lire l’intervention au complet >>

 

C’est toujours ça d’appris

 
 
 

Des infos ou des chiffres intéressants
(Dont on a beaucoup parlé ou pas du tout...)

  • Les CPAS bons pour le service… Lire plus >>
     
  • … Et égarés sur le front sécuritaire… Lire plus >>
     
  • Les maisons médicales politiquement dégagées par le budget… Lire plus >>
     
  • Les mutuelles ne feront pas d’économies pour Maggie… Lire plus >>
     
  • Le Baromètre bruxellois de la santé et du social est toujours aussi glacial… Lire plus >>
     
  • Et le Thermomètre de Solidaris parle du travail qui ne paie plus… Lire plus >>

 

Ca vous regarde

 
 
 

Ici, on parle de vous et de nous…

  • Solenprim, une recherche-action très collective sur les aides alimentaires… Lire plus >>
     
  • Le gouvernement wallon augmente les épiceries et les restaurants sociaux… Lire plus >>
     
  • Et Soli-Food continue sa route... Lire plus >>
     
  • Le Centre d’Appui SocialEnergie s’est fait un nouveau visage… Lire plus >>
     
  • On s’est enguirlandés à la journée mondiale de lutte contre la pauvreté… Lire plus >>
     
  • Et les nouveaux pauvres sont partout avec le Forum Bruxelles contre les inégalités… Lire plus >>
     
  • Espace Social Télé Service se met au vintage et au Fil Good… Lire plus >>
     
  • Culture et santé publie un kit de survie au CPAS… Lire plus >>
     
  • Et le CVTS sort son Manifeste !  Lire plus >>
     

 

Ca se laisse lire

 
 
 

Des choix de livres, des livres de choix

A l’occasion de la parution en poche de «24/7» sous-titré «Le capitalisme à l’assaut du sommeil», il nous a semblé intéressant de revenir sur ce livre de Jonathan Crary qui fut, certes, un vrai succès de librairie à sa sortie en 2014, mais qui est aussi l’un des rares ouvrages anglo-saxons consacrés aux relations entre le sommeil, le travail et le système socio-économique actuel à avoir été traduit en français. Il existe en effet en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis et au Canada une véritable école du « sommeil » encore inconnue ici. Précisons tout d’abord que le titre «24/7» doit se lire comme «Ouvert 24/7» et s’entendre comme 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. On aura compris qu’il traite de l’adaptation des besoins physiologiques et psychologiques des citoyens à la logique productiviste et consumériste du système économique. Des gens effectifs tout le temps, vivant «l’idéal d’une vie sans pause, active à toute heure du jour et de la nuit dans une sorte d’insomnie globale». Jonathan Crary prend l’exemple d’un oiseau migrateur, le bruant à gorge blanche, qui peut voler des jours entiers sans avoir besoin de dormir et dont la particularité intéresse beaucoup l’armée américaine qui voudrait s’en inspirer afin de créer les conditions de production de combattants infatigables. Et il rappelle à bon escient que l’éclairage public n’a pas été inventé pour assurer une meilleure sécurité dans les rues, mais plus simplement pour étendre les heures d’ouverture des magasins. Et pointe même le fait que l’architecture urbaine et le design de bancs publics interdisant désormais qu’on s’y couche représentent en soi un indice supplémentaire de cette révocation du sommeil. Est-ce qu’avec la disparition du sommeil viendra aussi la liquidation du social? C’est tout l’enjeu de ce petit essai qui se lit aisément et qui sera fort utile à celles et à ceux qui, comme le Canard Enchaîné dans la critique qu’il a faite du livre, pensent que «Pour résister, une seule solution, pionçons»…

24/7, le capitalisme à l’épreuve du sommeil, Jonathan Crary, La Découverte/Poche,
140pp, environ 9.30 euros

 

Ca bouge

 
 
 

Des initiatives d’ailleurs et d’ici
(qui peuvent donner des idées ici et ailleurs...)

La question de celles et ceux qu’on appelle «les migrants» interroge depuis quelques années déjà les manières de «faire Europe». Mais depuis que les Syriens ont fui la guerre qui leur est faite et qu’ils ont commencé à cheminer vers les frontières européennes, on a pu observer à quel point, pour un certain nombre de gouvernements des 28, la migration est bel et bien «une question refoulée». Cette Europe qui propose d’elle-même l’image d’une communauté de pays repliés sur eux-mêmes dans une frilosité sociale et dans un égoïsme politique intense contraste avec les pleines pages que le gouvernement hongrois a fait paraître en octobre dernier dans la presse belge à l’occasion des commémorations de 1956: une pleine page visant à saluer les «héros» de 1956 et les populations européennes qui avaient accueilli à l’époque ces exilés en fuite. On croit rêver… Pour ces Hongrois si désinvoltes, prompts à oublier pour barbeler leurs frontières, l’exemple de la Suède sera sans doute éloquent. Car le pays de l'UE qui a accueilli le plus grand nombre de migrants par nombre d’habitants en 2014 et 2015 est aussi le seul à connaître un véritable boom économique dû en grande partie à l’arrivée de ces demandeurs d’asile, comme on pourra s’en faire une idée ici. En tout cas, la Suède a enregistré une croissance annuelle 3,5 fois supérieure à la celle de la Belgique. Dommage que l’on n’ait pas les chiffres pour la Hongrie. Et dommage aussi qu’avant de connaître ces résultats, la Suède ait changé ses politiques migratoires : elle vient en effet de s’apercevoir qu’en réduisant le nombre de migrants accueillis, elle avait diminué aussi sa croissance…

Il est donc très troublant et fort rassurant aussi de constater à quel point les accueils de migrants, lorsque les élus se donnent la peine de la pédagogie et de la solidarité, peuvent être utiles tant au lien social qu’aux besoins économiques locaux comme dans le petit village italien de Riace, en Calabre, qui en a fait presque une spécialité.

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