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N° 14 - Mai 2016
En intro | C’est toujours ça d’appris | Ca vous regarde | Ca se laisse lire | Ca bouge |
 

En intro

 

Le monde judiciaire, comme bien d’autres secteurs professionnels et sociaux du pays, est dans un état certain de fébrilité depuis plusieurs mois et semaines. En témoigne, entre autre, la très longue grève du personnel pénitentiaire...
Le secteur de l’aide aux détenus et justiciables de Bruxelles a rédigé une carte blanche visant à attirer l’attention sur ce qui risque de se passer « après », côté détenus…. Nous la diffusons comme pièce à un débat décidément bien complexe.

Dans notre Etat de droit démocratique, tout détenu, quel que soit le délit commis, sera amené, tôt ou tard, à être libéré.

Dans cette perspective, osons une question fondamentale: dans quel état voulons-nous que les détenus sortent de prison? Voulons-nous libérer des personnes sous tension, déstructurées, déresponsabilisées comme autant de potentielles bombes à retardement? Ou voulons-nous, a contrario, accueillir des citoyens susceptibles de se réinsérer pleinement dans notre société?

Dès lors, rappelons la nécessité d’une démarche d’aide aux détenus qui développe une vision plurielle basée sur la prévention de la délinquance, sur le travail psychosocial au sein des prisons et sur le développement de perspectives constructives de réinsertion.

Là où exclure ne suffit pas, la question est de savoir comment un détenu sortira de son lieu d’enfermement et quels liens aura-t-il pu tisser avec notre société avant, pendant et après son incarcération.

Concrètement, ce n’est pas moins de 200 travailleurs bruxellois du secteur de l’aide au justiciables qui œuvrent, au quotidien, au maintien des liens nécessaires et indispensables à la réinsertion des détenus.

Ces acteurs proposent aux détenus bruxellois la possibilité d’effectuer un accompagnement social et psychologique, de suivre des cours et des formations, de bénéficier d’une aide dans l’insertion socioprofessionnelle, de participer à des activités sociales et culturelles, avec une attention constante portée sur leur santé physique et mentale. Tout ce travail vise à enrayer les processus destructeurs et auto-destructeurs dans lesquels certains détenus sont enfermés. L’essentiel de l’aide proposée est d’aménager toute peine privative de liberté comme un temps de construction visant, à terme, la concrétisation pour le détenu d’un avenir différent.

Après trois longues semaines de grève et face à une crise prévisible, le secteur de l’aide aux justiciables bruxellois est confronté à des portes closes sans pouvoir rencontrer un seul détenu; scénario routinier ces dernières années. Notre objectif de lutte contre la récidive est une nouvelle fois mis à mal.

Aider les détenus à se réinsérer commence dans un contexte pénitentiaire qui le permet. Il est urgent de comprendre que la réinsertion contribue également à sécuriser la vie en société.

Oui…. parce qu’un jour ou l’autre ils sortiront!

Le secteur de l’aide aux détenus et justiciables de Bruxelles

 

C’est toujours ça d’appris

 
 
 

Des infos ou des chiffres intéressants
(Dont on a beaucoup parlé ou pas du tout...)

  • Moins de récupération d’argent fraudé dans les caisses de l’Etat... Lire plus >>
     
  • Moins de subventions publiques pour les associations... Lire plus >>
     
  • Les précarisés toujours plus contrôlés: naissance d’une plate-forme « Stop Attestations »... Lire plus >>
     
  • Le travail comme source d’appauvrissement... Lire plus >>
     
  • … Et la maladie comme conséquence d’un travail pénible... Lire plus >>
     
  • Quand un CPAS vend ses biens pour subvenir à ses besoins... Lire plus >>

 

Ca vous regarde

 
 
 

Ici, on parle de vous et de nous…

  • Des Panama Papers aux PIIS des CPAS... Lire plus >>
     
  • Les Services aux Justiciables s’inquiètent de « l’après attentats »... Lire plus >>
     
  • L’AMA ouvre les portes du Hainaut... Lire plus >>
     
  • Wolu-Services ajoute à ses services... Lire plus >>
     
  • La Concertation alimentaire de la FdSS-FdSSB passe en revue... Lire plus >>
     
  • Et le bien manger se questionne à Cultures & Santé... Lire plus >>

 

Ca se laisse lire

 
 
 

Des choix de livres, des livres de choix

La médiocratie?

« Médiocrité est, en français, le substantif désignant ce qui est moyen, tout comme supériorité et infériorité font état de ce qui est supérieur et inférieur. Il n’y a pas de moyenneté – la médiocrité, c’est le stade moyen en acte, plus que la moyenne. Et la médiocratie est ce stade moyen hissé au rang d’autorité ». Etre médiocre, c’est être moyen; c’est se donner les moyens de l’être et c’est se doter des moyens de le rester: on pourrait peut-être résumer aussi lapidairement le très revigorant essai du québécois Alain Deneault qui annonce en plus de 200 pages la prise du pouvoir par les médiocres, par ces gens moyens aux compétences moyennes ayant non seulement décidé de « jouer le jeu » mais aussi d’en sortir gagnants. Toutes ces personnes sans audace, promptes à affaiblir les faibles et à enrichir les puissants, spécialistes de l’extrême-centre… Le constat, tellement lucide, pourrait être désespérant. Mais cet essai est aussi un formidable appel à reformuler du sens et à « co-rompre » ce qui nous empêche de vivre et ce que nous manquons à vivre. Il peut dès lors fort judicieusement figurer dans une liste de lectures estivales à faire afin que le retour aux affaires, en septembre, ne soit pas trop moyen…

« La médiocratie », Alain Deneault, 220 pages, éditions Lux, environ 15 euros

 

Ca bouge

 
 
 

Des initiatives d’ailleurs et d’ici
(qui peuvent donner des idées ici et ailleurs...)

Quel jour sommes-nous aujourd’hui de ce mois de mars qui, depuis les Nuits Debout parisiennes, semble ne plus jamais devoir finir ? En tout cas, que nous soyons le 90 ou le 95 mars, la question de la démocratie participative – et de ses diverses interprétations citoyennes ou politiciennes – continue d’occuper le pavé de bien des places françaises ou européennes, voyez pour cela nuitdebout.fr. Bruxelles aussi a ses nuits, plus clairsemées il est vrai, mais le mouvement naissant a aussi fait lien avec des Indignés plus anciens qui se sont regroupés sous l’appellation Occupy Brussels et que vous pouvez retrouver ici.

Les Indignés sont nés il y a cinq ans en Espagne et ont conquis peu à peu d’autres espaces européens avec leurs manières délibératives et leurs curieux codes de communication...

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