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Un doigt sur la bouche, nous sommes allés l’autre jour manifester. Et tous les jours qui passent, la FdSS continue de faire savoir son opposition à cette loi sur la levée du secret professionnel dont le parcours parlementaire est pour l’instant un peu chaotique… A l’heure où nous écrivons ces lignes, il est en effet impossible de savoir où en sera le processus législatif quand vous les lirez… Le Conseil d’État, requis sur l’urgence, a botté en touche. Le ballon roule toujours, mais le match semble temporairement interrompu… Soyons pourtant certains qu’il va bientôt reprendre !
Ce secret professionnel, nous le défendons parce qu’il est impératif de sauvegarder la possibilité d’installer une relation de confiance entre les travailleurs sociaux et les usagers ou les allocataires.
Ce secret professionnel, nous le pensons suffisamment encadré légalement. Une travailleuse ou un travailleur social apprenant que quelque chose en rapport avec du terrorisme pourrait se produire en avertira évidemment sa hiérarchie, comme le prévoit d’ailleurs la loi actuelle. Un nouveau cadre légal n’a donc pas de raison d’être.
Ce secret professionnel des travailleurs du social, nous y sommes d’autant plus attachés que son éventuelle abolition focaliserait la méfiance publique vers une catégorie de personnes (les usagers des services sociaux) a priori plus suspectes que, disons, la clientèle d’un bureau d’avocats ou d’un cabinet de médecins, même si nous craignons bien sûr que la levée du secret professionnel touche aussi plus tard ces bureaux et ces cabinets sans oublier bien sûr les travailleurs de nos propres services sociaux…
Mais si nous tenons tant au secret professionnel, c’est surtout parce qu’instituer un tel cadre légal, ce serait avant tout proclamer que le danger aujourd’hui ne provient pas tant des terroristes que des pauvres et des personnes qui s’occupent de la pauvreté…
Voilà pourquoi nous garderons le doigt sur la bouche.
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C’est toujours ça d’appris
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Des infos ou des chiffres intéressants
(Dont on a beaucoup parlé ou pas du tout...)
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Et que va-t-on faire des travailleurs qui sont quand même malades ?... Lire plus >>
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Ici, on parle de vous et de nous…
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Des choix de livres, des livres de choix
C'est lorsque l'on a vu la marée humaine à Charleroi pour l'ouverture du centre commercial Rive Gauche (on peut s’en faire une idée ici) que l'on s'est dit qu'on allait tout de même jeter un coup d'œil à "L'individu ingouvernable" de Roland Gori que l'on s'était procuré voilà quelques semaines sans l'ouvrir depuis. Roland Gori est français, psychanalyste et auteur d'un certain nombre d'ouvrages
(La Fabrique des imposteurs, Un Monde sans esprit, Faut-il renoncer à la liberté pour être heureux ?) parus pour la plupart aux éditions Les Liens qui libèrent. Son dernier livre pose la question de savoir pourquoi le libéralisme, pourtant tout puissant, « n'a pas répondu aux promesses qu'il a pu faire » et formule, pour y répondre, l’hypothèse « que quelque chose en lui ne tient absolument pas compte du sujet dans son besoin de liberté et de reconnaissance ». Une contradiction de base (puisque le libéralisme promeut la liberté des individus) qui ne peut se résoudre, selon lui, que par une forme de contrôle des libertés et des pensées, condition sine qua non au maintien et à la perpétuation d'une idéologie qui est en train de passer de l'imposition de l'austérité à l'exercice de l'autorité. Le tout étant soutenu par la création et l’utilisation de techniques et de technologies
visant à remplacer ce que Gori, à la suite de Freud, nomme les trois métiers impossibles de l'homme : "Gouverner, éduquer, soigner". Pour Roland Gori, l’antidote se nomme le bien commun et il s’exerce déjà dans bien des domaines, signe que l’homme ne peut décidément se résoudre à vivre dans une société qui certes assouvit ses besoins mais qui ne rencontre pas ses désirs. De quoi donc les chalands de Charleroi seraient-ils alors le nom ?
Roland Gori, L’individu ingouvernable, Babel essai, janvier 2017, environ 9 euros
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Des initiatives d’ailleurs et d’ici
(qui peuvent donner des idées ici et ailleurs...)
L’hiver se ferme tandis que la Région bruxelloise s’apprête à revisiter une ordonnance sur le sans-abrisme qui sera discutée (et sans soute aussi disputée) durant ces prochaines semaines et ces prochains mois. Il ne fait donc aucun doute que nous aurons à revenir plus d’une fois sur ces nouvelles dispositions dans les numéros à venir du Lien Social…
Pour l’heure, les nouvelles du monde du dehors résonnent plutôt de l’ouverture du nouveau bâtiment de DoucheFLUX
situé au 84 rue des Vétérinaires dans le quartier du Midi. DoucheFLUX, c’est cette association non subventionnée, créée en 2011 à partir du Collectif Manifestement, qui s’est donné pour mission « d’offrir aux plus démunis des services et des activités qui redonnent énergie, confiance en soi et estime de soi » et qui développe depuis toutes ces années le projet d’un bâtiment permettant aux « précaires de se refaire une beauté et de redresser la tête ». Ce bâtiment, 650m² tout de même, est destiné à donner accès à environ 300 consignes, à 20 cabines de douche, à un salon-lavoir, à un guichet d’infos, à des permanences médicales et psychosociales ainsi qu’aux services d’une coiffeuse et d’une esthéticienne. Dans le social bruxellois, ces 650m² compteront. Pas seulement parce qu’ils vont remplir un besoin et rencontrer une demande, mais aussi parce qu’ils sont le fruit d’une équipe et d’un
travail qui n’émargent pas à l’argent public, jusqu’ici tout a été financé par le privé… DoucheFLUX, qui est membre de l’AMA, du RBDH et du Forum Bruxelles contre les Inégalités, et qui se définit comme un projet social participatif d’Éducation permanente, ne bénéficie donc pas d’un agrément officiel puisqu’un tel agrément n’existe simplement pas dans l’ordonnance actuelle…
Toujours à Bruxelles, un autre projet, mais plus petit cette fois, se charge lui aussi des besoins d’hygiène à satisfaire : il s’agit du motor-home de « Rolling Douche »
qui entend aller à la rencontre des personnes sans abri, plutôt que de les accueillir dans une structure en dur, partant de l’idée que « Quitter son carton, c’est perdre sa maison »… L’idée vient de Paris où une Mobil’douche circule depuis 2012 et d’où elle a essaimé depuis dans d’autres régions françaises (Ile de France, Avignon, Toulouse, …) et vers Bruxelles au début 2016. Quelques amis, un peu d’expérience associative et un apport de la Fondation Roi Baudouin : une Rolling Douche (d’occasion, de 7 mètres sur 2,30, accessible sans rendez-vous) est désormais opérationnelle depuis le mois de janvier 2017 à Bruxelles.
Une autre association, bénévole elle aussi, l’asbl Bulle, occupe un terrain proche de l’hygiène corporelle : celui du lavage du linge des sans-abri. Là aussi, il s’agit d’un projet mobile (une wasserette comprenant deux machines à laver et deux sèche-linge, logée dans une camionnette), là aussi il s’agit d’abord d’un projet concocté entre amis, mais cette fois le projet vient d’Australie où un projet similaire, « Orange Sky Laundry », existe depuis 2014. Et dans ce cas également, si les liens existent avec les associations bruxelloises de terrain et si l’Institut des Arts et Métiers a participé aux aménagements, l’initiative est privée et repose sur des financements « alternatifs ». Bulle, la wasserette mobile sillonnera bientôt les rues de Bruxelles... Elle cherche aujourd’hui un endroit où stationner pendant la nuit et on peut déjà prendre de ses nouvelles par
ici.
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