Selon toute vraisemblance, Donald Trump sera battu le 4 novembre. Mais, quelle que soit l’issue des élections, le premier mandat de ce président hors normes aura laissé des taches indélébiles sur la réputation et l’influence des États-Unis dans le monde, selon Charles-Philippe David, président de l'Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand, à l’UQAM. «Un prochain président pourrait s’engager à redorer l'image des États-Unis, à reconstituer ses liens avec les grandes instances comme l’ONU ou l’OMS, mais il ne pourra pas tout effacer», dit l’auteur de deux ouvrages publiés ces dernières semaines sur le sujet.

Ces quatre années de la présidence de Trump ont contaminé gravement le corps de la diplomatie américaine dans le monde, estime David. «Et s’il est réélu, les quatre ans de plus rendront la maladie dans sa phase terminale. Ce n’est pas à un simple déclin des États-Unis auquel on assisterait, mais à un crash majeur.» La pandémie a accéléré les reculs dans tous les aspects de la politique étrangère des États-Unis. Elle a révélé les carences décisionnelles de Donald Trump. Mais son gâchis le plus grave, ce sont les dommages structurels infligés par Trump dans les relations entre les États-Unis et la Chine, notamment en imposant des tarifs douaniers sur les exportations. «Chose certaine, Trump nous a fait prendre conscience de la fragilité de l’édifice démocratique et diplomatique international.»

Dossier Covid: d’abord les vaccins, que nous attendons tous avec impatience. Deux d’entre eux sont sur la ligne d’arrivée, presque prêts à être commercialisés: celui conçu par la société américaine de biotechnologie Moderna et celui sur lequel travaille l’Université d’Oxford en collaboration avec AstraZeneca. Ce qui explique la rapidité de leur production, c’est le fait que les équipes de recherche de ces deux vaccins les plus prometteurs ont utilisé leur expérience antérieure en adaptant des modèles existants pour répondre aux exigences particulières du SRAS-CoV-2, explique Sarah Pitt, de l’Université de Brighton. «Cela a donné lieu à deux vaccins préparés selon des approches différentes.» Et des points communs: les scientifiques travaillent sur la même protéine afin de stimuler une réponse immunitaire. Laquelle méthode sera la meilleure? On l’ignore, mais on sait que d’autres vaccins seront aussi sur le marché éventuellement, ce qui est une bonne nouvelle, estime Pitt. «Nous aurons besoin de beaucoup de vaccins pour atteindre des gens partout dans le monde. En disposant de plusieurs options, on pourrait offrir un certain niveau de protection le plus vite possible.»

On parle beaucoup d’immunité collective depuis le début de cette pandémie, notamment lorsqu’il est question de la stratégie suédoise (le pays n’a pas adopté le confinement, mais plutôt une série de mesures de distanciation sociale). C’est justement un chercheur de l’Université de Stockholm, Pieter Trapman, qui a étudié attentivement la question d’immunité pour en arriver à cette conclusion: le taux de pourcentage pour l’atteindre serait plus bas que celui que l’on entend constamment. En fait, 43% de personnes infectées par le virus dans une société (et non pas 60%) seraient suffisants. Trapman a en effet apporté de nouvelles variables (l’âge et le niveau de sociabilité) pour en arriver à ce chiffre. 

Après un coup d’État -le deuxième en huit ans- le nouveau gouvernement du Mali a été nommé mardi, et il inclut quelques personnes fort intéressantes, rapporte Bonnie Campbell, professeure émérite à l’UQAM. Ce pas dans la bonne direction doit être souligné, mais il ne fait pas oublier que l’aide internationale -et canadienne- vers ce pays très pauvre du Sahel sert essentiellement ces dernières années à assurer la sécurité militaire… et celle des importants gisements d’or, dont l’exploitation connaît un boom important. Or le Mali mérite mieux, écrit Campbell. «Il est grand temps de reconnaître que les stratégies du Canada au Mali devraient être revues de fond en comble. Le Canada sera jugé très sévèrement par la jeune génération actuelle et celles à venir si nous perpétuons et finançons des stratégies au Mali et en Afrique qui ne seraient jamais acceptables chez nous.» 

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Bonne lecture !

Martine Turenne

Éditrice, La Conversation Canada

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Charles-Philippe David, Université du Québec à Montréal (UQAM)

La crise actuelle montre bien l’insuffisance de la méthode décisionnelle de Trump basée sur l’improvisation et l’imprévisibilité.

Les équipes de recherche de Moderna et d'AstraZeneca ont utilisé leur expérience antérieure en adaptant des modèles existants pour répondre aux exigences particulières de la fabrication d’un vaccin contre la Covid-19. Shutterstock

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En anglais sur The Conversation Canada