Nous assistons depuis quelques semaines à plusieurs sorties publiques de professeurs qui dénoncent l’apparition de mots tabous à l’université. Ils voient leur liberté académique menacée. Toutes ces histoires découlent de l’affaire Lieutenant-Duval, cette professeure de l’Université d’Ottawa dans l'oeil de la tempête en raison de l’utilisation du mot en n dans l’un de ses cours. Tout le monde s’en mêle, dont le premier ministre François Legault. Mais avant de crier à la censure, écrit Anthony Glinoer, de l’Université de Sherbrooke, il faut comprendre que ces dénonciations s’expliquent par une certaine conception de la littérature, qui prétend être universelle. «Il n’est pas anodin que ces textes polémiques émanent de départements de langue et littérature françaises. C’est là que s’exerce l’influence de la vision, dominante en France, de la communauté humaine fondée sur des principes transcendants, universellement valables, comme la République, les droits de la personne et la laïcité.» Or cette prétention à l’universalité dans la littérature est une illusion, selon ce professeur. «L’affaire Lieutenant-Duval nous rappelle ce que nous n’avions pas voulu l’entendre jusque là : comme professeurs, nous ne saurions décider si telle ou telle œuvre littéraire, qui nous semble parler à tous, fait violence ou non à autrui. À tout le moins, devons-nous maintenant faire preuve d’écoute et accepter de ne pas avoir toutes les réponses.» 

Après les résidents des CHSLD et des RPA, ce sera bientôt au tour de l'ensemble des personnes âgées de toute la province d’être vaccinées contre la Covid-19. Or, le vaccin aurait une bien meilleure efficacité si cette population prenait d’abord des suppléments de vitamines et de minéraux, explique la professeure de médecine nutritionnelle Margaret Rayman, de l’Université de Surrey. Les carences nutritionnelles sont en effet répandues chez les personnes âgées. «Pour que le système immunitaire puisse combattre une infection ou générer une bonne protection contre une maladie après une vaccination, il a besoin d’une variété de micronutriments.» Ils sont facilement accessibles, poursuit l’auteure, et peu coûteux. Et, bien que ce problème touche de manière disproportionnée les personnes âgées, il ne se limite pas qu’à elles. «C’est pourquoi nous proposons que toutes les personnes à risque d’insuffisance nutritionnelle prennent des nutriments pour activer la fonction immunitaire pendant une période de plusieurs semaines avant et après la vaccination.» Dans l’idéal, dit-elle, ces compléments seraient fournis gratuitement à toutes les personnes âgées de plus de 70 ans. «Par rapport au coût moyen de la vaccination par personne, cela représenterait un gain potentiel important pour un investissement modeste.» 

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