Une des raisons pour lesquelles tant de gens au pays demandent au premier ministre Justin Trudeau de fermer les frontières ou, à tout le moins, de mieux contrôler les voyageurs tient dans un mot: variants. Un mot au pluriel, car il y en a plusieurs de ces mutations du virus du SARS-COV-2, plus contagieux, voire mortel, on l’ignore encore. Le variant britannique serait déjà présent dans 70 pays selon l’OMS, dont le Canada, bien sûr. Pourquoi ces variants (incluant le brésilien et le sud-africain) se répandent si vite?, demande Sarah Otto, professeure en biologie évolutionnaire à l’Université de Colombie-Britannique. Il faut savoir d’abord que la plupart des mutations n’aideront pas le virus. Mais de temps en temps, une mutation ou une série de mutations lui confère un avantage, et il semble que ça soit le cas du variant apparu au Royaume-Uni, connu sous le nom de B.1.1.7, qui provoque une hausse de 40% à 80% du taux de transmission. Les chercheurs du monde entier planchent pour comprendre les causes qui auraient permis une telle mutation. Mais en attendant les réponses, nous sommes dans une course contre l’évolution virale, écrit Sarah Otto. «Nous devons déployer les vaccins le plus rapidement possible, endiguer la production de variants en limitant les interactions et les déplacements.» Notamment entre pays.

Un effet positif de la pandémie, car il en faut: l’explosion de la demande pour les paniers fermiers en ville, conséquence de ce désir de plus en plus grand de consommer local. Ainsi, le Réseau des Fermiers de Famille, qui vend des paniers directement aux consommateurs, a bénéficié d’une augmentation de 94% de ses abonnements cette année. «Les petits maraîchers n’ont pas attendu le coup de sifflet du gouvernement pour travailler vers l’autonomie alimentaire», écrit Axel Chiche, étudiant en sciences de l’environnement, à l’UQAM. Avec son équipe, il s’est penché sur l’Agriculture Soutenue par la Communauté (ASC) à Montréal, en observant notamment les points de livraison, où agriculteurs et abonnés se rencontrent chaque semaine durant la saison des récoltes. L’engouement sera-t-il durable ou passager? Les fermiers l'ignorent. Mais une chose est sûre: s'il devait se maintenir, la demande pourrait dépasser les capacités des fermes du Réseau. «Les appels du gouvernement à consommer local finiront par sonner creux si, en parallèle, il n’agit pas assez pour encourager la production.» L’essentiel des terres agricoles, au Québec, sert à nourrir du bétail, rappelle-t-il. «De plus, les maraîchers qui veulent se lancer ou étendre leurs cultures sont en compétition avec les citadins, qui investissent de plus en plus la campagne.»

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  • En France, l’affaire Grégory, le meurtre non résolu d’un jeune enfant, pourrait connaître un nouveau rebondissement à la suite de l'acceptation, par la justice, de réaliser de nouvelles expertises génétiques, notamment sur les lettres du fameux «corbeau», celui ou celle qui avait menacé la famille du petit avant sa mort. Deux chercheures s’intéressent à ces courriers pour nous présenter une autre technique encore méconnue: la stylométrie. Là où la graphologie s’intéresse à la forme des lettres, la stylométrie étudie la structure du texte, sa syntaxe, et l’utilisation répétée de tel ou tel mot. Ces informations pourraient permettre de découvrir qui est l’auteur d’un texte et, éventuellement, de ce crime sordide.

Bonne lecture !

Martine Turenne

Éditrice, La Conversation Canada

La technicienne médicale Amira Doudou prépare des échantillons à l’Institut hospitalo-universitaire des maladies infectieuses de Marseille, en France, le 13 janvier 2021, pour étudier le variant hautement contagieux de la Covid-19. (AP Photo/Daniel Cole)

Voici pourquoi les nouveaux variants de la Covid-19 se répandent dans le monde entier

Sarah Otto, University of British Columbia

De multiples variantes de la Covid-19 circulent dans le monde entier et deviennent de plus en plus courantes. Ces mutations peuvent altérer la capacité du virus à s’implanter dans nos cellules.

Un marché fermier en ville. La pandémie a accéléré l'attrait de la consommation locale et de l'agriculture soutenue par la communauté. Shutterstock

Du fermier au citadin : la pandémie accélère l’agriculture soutenue par la communauté

Axel Chiche, Université du Québec à Montréal (UQAM); Ugo Lachapelle, Université du Québec à Montréal (UQAM)

Une meilleure collaboration entre fermiers et villes pourrait permettre de localiser les points de livraison dans des sites attrayants et conviviaux et de renforcer la distribution alimentaire.

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