Les chiffres ne mentent pas. Les femmes sont touchées plus durement que les hommes par la pandémie. Le taux de chômage chez les femmes a augmenté de 40 % entre février et novembre 2020, alors que celui des hommes a augmenté de 25 %, selon Statistique Canada.

Cette hausse est alarmante, selon Louise Champoux-Paillé et Claudine Mangen, de l'Université Concordia. Elle place les femmes dans une grande précarité et vient freiner leur progression sur le marché du travail. Le télétravail et l'école à la maison ont eu plus d'impact sur le travail des femmes que celui des hommes. Lorsqu'elles ont un enfant de 13 ans ou moins, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à avoir mis leur carrière sur pause ou à avoir ralenti la cadence, constatent les auteures. Ce recul risque d'avoir un impact important sur leur présence future à des postes de haute direction. «Si les dirigeantes interviewées ont surmonté ces défis, d’autres femmes y parviennent moins bien. Celles-ci optent alors pour des emplois plus flexibles ou se retirent du monde professionnel. Leur exode amenuise le vivier de postes qui conduisent aux hautes fonctions.»

La situation dans les hôpitaux, et en particulier à Montréal, est critique et certains médecins sonnent l'alarme. Ils s'inquiètent de devoir faire des choix entre qui sera traité ou non aux soins intensifs. Le scénario à l'Italienne, tant redouté lors de la première vague, est devenu moins hypothétique. Deux articles publiés l'été dernier reprennent aujourd'hui tout leur sens. En mai 2020, Sihem Neila Abtroun et Bryn Williams-Jones, de l'Université de Montréal, nous présentaient une spécialité peu connue, la bioéthique, qui aide les professionnels de la santé à faire ces choix déchirants. Mais sur quels critères s'appuient-ils? En juillet, François Vaillancourt, de l'Université de Montréal, nous expliquait entre autres ce qu'est le QALY, un indicateur visant à évaluer le prix d'une vie. Lorsqu’il faut rationaliser l'accès aux soins, disait-il, les critères doivent être clairs.

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Bonne lecture !

Kathy Noël

Rédactrice en chef adjointe, La Conversation Canada

L’expérience des derniers mois souligne les problèmes du télétravail : ce sont principalement les femmes qui y ont recours et qui jonglent avec le travail à la maison et la famille depuis le début de la pandémie et quand les écoles et garderies sont fermées. Ce vécu limite leur progression professionnelle et leur bien-être. Shutterstock

Le taux de chômage des femmes est alarmant : que faire pour améliorer leur essor professionnel ?

Louise Champoux-Paillé, Concordia University; Claudine Mangen, Concordia University

La pandémie a mis un frein à 30 ans d’amélioration de la participation des femmes au marché du travail. Ce constat est inquiétant, car il nuit à la relève féminine dans les postes de direction.

Les bioéthiciens jouent un rôle indispensable dans la crise actuelle : ils doivent diminuer le fardeau des cliniciens lors des prises de décisions souvent difficiles et inédites. shutterstock

Covid-19 : comment la bioéthique peut aider à faire face à des choix déchirants

Sihem Neila Abtroun, Université de Montréal; Bryn Williams-Jones, Université de Montréal

Les bioéthiciens sont des experts en éthique appliquée qui peuvent appuyer la prise de décisions difficiles dans le réseau de la santé.

L'écrasante majorité des décès liés à la Covid-19 ont été des personnes âgées. Shutterstock

Covid-19 : le prix d’une vie et les choix de société lors d’une deuxième vague

Francois Vaillancourt, Université de Montréal

Dire qu’une vie n’a pas de prix est faux. Les politiques gouvernementales dans divers domaines tels la sécurité routière ou le traitement de maladies indiquent que les ressources sont limitées.

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    Marie-Cécile Naves, Centre de Recherches Interdisciplinaires (CRI)

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