L’affaire a suscité un grand émoi: trois cas de réinfection au coronavirus ont été signalés cette semaine, un à Hong Kong et deux autres en Europe. Faut-il paniquer? Pas du tout, explique Zania Stamataki, de l’Université de Birmingham. Tout d’abord, les réinfections aux coronavirus sont fréquentes. Les scientifiques s’y attendaient donc. Et bonne nouvelle: les nouvelles contaminations recensées sont survenues chez des patients qui avaient eu peu de symptômes lors de leur première infection et qui en ont présenté peu ou pas lors de la seconde. Cela signifie que leur système immunitaire n’avait pas développé suffisamment d’anticorps lors de la première infection, mais quand même assez pour que la seconde passe presque inaperçue. Pas de risque, selon l’auteure, d’une aggravation de l’infection, comme on le voit avec la dengue, par exemple. «Il n’existe aucune preuve de ce phénomène avec le nouveau coronavirus, malgré plus de 23 millions de cas confirmés de Covid-19 dans le monde.» Cela ne remet pas non plus en question l’efficacité d’un futur vaccin: «il provoque des réponses immunitaires plus puissantes et plus durables que l’infection naturelle, qui peuvent de plus être maintenues par des rappels si nécessaire».

L’arrêt Jordan fait-il libérer trop de criminels? Plusieurs se souviendront de la libération du Sri-Lankais accusé du meurtre au premier degré de sa femme et qui avait bénéficié d’un arrêt des procédures pour délais déraisonnables (arrêt Jordan) en avril 2017. Cinq ans après le dépôt des accusations, l’homme, qui a ensuite été expulsé vers son pays d’origine, n’avait toujours pas subi son procès. Pourtant, d’autres recours existent pour éviter que des crimes graves demeurent impunis tout en ne violant pas les droits de l'accusé à subir un procès dans des délais raisonnables, écrit Bruno Gélinas-Faucher, avocat et doctorant en droit international à l’Université de Cambridge. «Plusieurs autres démocraties occidentales permettent à leurs tribunaux de choisir parmi une panoplie de remèdes moins drastiques : exclusion de preuve, accélération des procédures, réduction de la peine, dédommagement monétaire.» La question, selon lui, mériterait d’être débattue et tranchée une fois pour toutes devant les tribunaux pour éviter que ceux-ci appliquent par défaut l’arrêt Jordan. 

Deux nominations prestigieuses, qui ont eu lieu la semaine dernière, font éclater le plafond de verre en Amérique du Nord. Aux États-Unis, la sénatrice Kamala Harris, ancienne procureure générale de Californie, a été nommée colistière de Joe Biden. Et chez nous, Chrystia Freeland est devenue la première femme ministre des Finances au Canada. Elles prennent toutes deux leur fonction pendant une période trouble, ce qui amène certains à se demander pourquoi est-ce en temps de crise qu’on met de l’avant les femmes. «Et la réponse semble être parce qu’elles font alors preuve d’une grande efficacité», écrit l’ex-députée du NPD Peggy Nash, de l’Université Ryerson. «C’est peut-être le meilleur moment pour faire appel aux femmes afin de remédier à tout ce qui cloche en politique.» 

Comment les jeunes haïtiens luttent contre le racisme? Par la réussite scolaire! explique Myriam Tahiri Hassani, docteure en psychologie et chargée de cours à l’UQAM. «Ces jeunes, souvent issus de la deuxième génération sont culturellement assimilés, mais socialement exclus, pour citer les mots du sociologue français François Dubet, car ils se sentent comme les autres, tandis que les autres les perçoivent différemment.» L’auteure a mené une étude auprès de ces jeunes de la seconde génération qui démontre qu'ils ont adopté quatre attitudes pour développer leur résistance face au phénomène du racisme: une forte affiliation à leur communauté, l’application des valeurs de leur parent, la distance émotionnelle et la reconnaissance des valeurs de la majorité. «Ces attitudes à haut potentiel leur ont permis de conserver leur équilibre dans l’adversité et d'orienter leur parcours scolaire vers la réussite.»

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Plusieurs pays européens connaissent des hausses marquées de cas de Covid-19. Trois éditions de The Conversation ont uni leurs efforts pour faire le point sur la situation en France (le pays a enregistré son nombre de cas le plus élevé depuis le pic du printemps), en Espagne (confrontée à la plus importante résurgence d’infections de tout le continent) et au Royaume-Uni (où certaines régions ont été partiellement reconfinées). Qu’est-ce qui attend l’Europe dans les mois à venir? Même si pour l’instant, la plupart des épidémiologistes sont réticents à employer le terme de «seconde vague» pour qualifier cette augmentation des cas, les pays sont sur le qui-vive. 

Bonne lecture !