La Santé publique du Québec a annoncé plus tôt cette semaine que le port du masque ne sera plus obligatoire dans la majorité des lieux publics à partir du 14 mai. Le Québec est la dernière province à lever cette mesure sanitaire, évoquant la «prudence», notamment face au variant BA.2. Comment expliquer cette distinction des autres provinces, qui a également été illustrée par l’imposition du couvre-feu? C’est la question que se pose Antoine Lemor, doctorant en science politique à l’Université de Montréal. Selon lui, le port du masque obligatoire «ne peut s’expliquer sans le contexte et les facteurs institutionnels et sociopolitiques qui l’influencent tout autant que la science sur laquelle il est fondé». Ainsi, une Santé publique moins contrainte, moins centralisée et plus autonome pourrait permettre de mieux arrimer obligation et recommandation. 

Les arbres font partie intégrante de notre paysage urbain. En plus de favoriser la santé mentale et physique des citadins, les arbres sont hautement bénéfiques pour l’environnement et la régulation du climat, notamment via leur capacité à stocker le carbone de l’atmosphère. Certains sont grands, d’autres plus petits. Mais lesquels sont les plus efficaces dans la livraison de ces services aux écosystèmes? Alison Munson, chercheure en écologie forestière à l’Université Laval, apporte quelques pistes de réponses à cette question et expose des pratiques optimales d’aménagement de nos forêts urbaines. Que faut-il retenir? «Que les grands arbres sont extrêmement importants, et que nous sommes gagnants à déployer des efforts pour la préservation de ceux-ci», conclut-elle. 

Grâce à des mesures fiscales favorables, les 10 881 fondations de bienfaisance privées et publiques canadiennes sont riches: elles détenaient près de 92 milliards de dollars d’actifs en 2018, et ont certainement franchi le cap des 100 milliards de dollars en 2022. Le hic, c’est qu’elles dépensent trop peu pour accomplir leur mission: combattre les injustices, écrivent Diane Alalouf-Hall et ses collègues du PhiLab, de l’UQAM. Les chercheurs se réjouissent de l’annonce, dans le dernier budget fédéral, de l’obligation pour les fondations de dépenser 5% de la valeur de leurs immobilisations, contre 3,5% actuellement. «La philanthropie n’est pas une entreprise privée vouée à générer une richesse collectivement produite et privément accaparée. Elle a la possibilité d’agir avec rapidité sur des enjeux pluriels et diversifiés en matière de justice sociale et environnementale», écrivent-ils. 

Plusieurs entreprises, dont Facebook (Meta), Apple et Microsoft, sont d’avis que le monde tel qu’on le connaît aujourd’hui fera bientôt une transition presque complète vers le métavers. Selon cette vision futuriste et quelque peu dystopique, nos sorties dans les cinémas, restaurants, magasins et salles de spectacles deviendront entièrement virtuelles. Dans ce cas, qu’adviendra-t-il de nos villes? C’est la question que se posent les chercheurs Mischa Young et Sarah Choukah de l’Université de l’Ontario français. «Il faut croire que si, en plus de travailler de la maison, plusieurs personnes arrivent à accomplir leurs activités sociales et activités physiques à distance à partir du métavers, nous ferons face à un nouvel exode urbain», écrivent-ils. Il est important de débuter cette réflexion, aussi exagérée puisse-t-elle sembler (pour le moment…). 

«Les études critiques de la race et féministes sont-elles en train de prendre d’assaut nos salles de classe et nos universités»? C’est la question que se pose Maïka Sondarjee, professeure adjointe à l'École de développement international et mondialisation de l'Université d'Ottawa. Ses travaux de recherche ainsi que son expérience personnelle semblent indiquer le contraire. En effet, en Occident, les études sur la race et le genre sont à peine abordées dans les cours universitaires de relations internationales. Pire encore, ces approches sont marginalisées. Or, selon la chercheuse, «enseigner (ou ne pas enseigner) les questions liées à la race ou au genre influence la manière dont on décrit le monde aux universitaires et aux dirigeants de demain». Chose certaine, ces concepts ne prennent pas d’assaut les universités; il faut les intégrer davantage.

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À écouter:

  • Lorsque la guerre éclate, qu'est-ce que cela signifie pour un pays de rester neutre? Dans cet épisode du podcast «The Conversation Weekly», produit par TC UK, une entrevue avec une historienne qui discute de l'émergence d'une ère de neutralité au XIXe siècle et des leçons à en tirer pour la guerre en Ukraine. 

Bonne écoute, et bonne lecture !

Mélissa Khadra

Cheffe de section en science, santé et environnement

Le directeur par intérim de la santé du Québec, le Dr Luc Boileau, enlève son masque alors qu'il arrive pour faire le point sur la Covid-19, le 21 avril 2022 à Montréal. Le ministère de la Santé du Québec recommande la prolongation du mandat du masque jusqu'à la mi-mai. LA PRESSE CANADIENNE/Ryan Remiorz

Port du masque au Québec : une « prudence » tant politique que scientifique

Antoine Lemor, Université de Montréal

Québec maintient l’obligation du port du masque jusqu’au 14 mai 2022. Cette exception ne semble pas moins due à une « prudence » épidémiologique qu’à des contraintes politiques et institutionnelles.

Sans pour autant compromettre la diversité des essences d’arbres que nous devrions voir dans les paysages urbains, la plantation et la protection d'essences de grande taille devraient être fortement encouragées. (Shutterstock)

En ville, les grands arbres sont indispensables

Alison Munson, Université Laval; Anaïs Paré, Université Laval

On remarque de plus en plus un engouement pour la plantation de petits arbres en milieu urbain. Or, les arbres de grande taille présentent des avantages non négligeables que nous devrions considérer.

Des bénévoles placent des denrées alimentaires dans des boîtes, à Moisson Montréal, le 7 décembre 2019. Les fondations philanthropiques détiennent d'importants capitaux et il est essentiel qu'ils les investissement pour remplir leurs missions. La Presse canadienne/Graham Hughes

Les fondations philanthropiques sont riches, mais dépensent peu. Les nouvelles règles pourraient changer la donne

Diane Alalouf-Hall, Université du Québec à Montréal (UQAM); David Grant-Poitras, Université du Québec à Montréal (UQAM); Jean-Marc Fontan, Université du Québec à Montréal (UQAM)

Les fondations accumulent de la richesse. Or, la philanthropie ne doit pas être une entreprise privée vouée à générer et à s’accaparer l’argent. Elle doit agir sur les grands enjeux d’inégalités.

Un avenir marqué par le métavers risque de changer fondamentalement comment l'on opère au quotidien. Marc Lee/Wikimedia Commons

Métavers : une dystopie sur les villes de demain

Mischa Young, Université de l'Ontario français; Sarah Choukah, Université de l'Ontario français

Les nouvelles réalités virtuelles changent la façon dont nous interagissons avec nos espaces urbains. Comment le métavers rendra-t-il certains aménagements urbains redondants et d’autres indispensables ?

Le représentant américain Robert Johnson, D-Natchez, au centre, et d'autres membres de la Chambre expriment leurs objections à l'interdiction de l'enseignement de la théorie critique de la race (Critical Race Theory) au Mississippi en mars. (AP Photo/Rogelio V. Solis)

La théorie critique de la race (critical race theory) et le féminisme ne prennent pas le contrôle de nos universités

Maïka Sondarjee, L’Université d’Ottawa/University of Ottawa

Une analyse des programmes d’études en relations internationales montre que les études sur la race et le genre sont à peine mentionnées.

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