La Loi sur la laïcité a subi son premier test devant les tribunaux, et le jugement rendu la semaine dernière a surpris un peu tout le monde. Les commissions scolaires anglophones sont exemptées de l’interdiction de port de signes religieux. Cela pourrait raviver les débats sur les questions linguistiques, explique Frédérick Guillaume Dufour, de l’UQAM. «Les politologues savent qu’un jugement des tribunaux met rarement fin à un conflit politique. Il peut toutefois le déplacer sur un autre terrain, comme cela risque d’être le cas ici.» Le jugement est surprenant en raison de l’interprétation de l’article sur les droits des minorités linguistiques. «Les commissions scolaires anglophones semblent pouvoir se soustraire d’un modèle d’intégration, si elles le jugent contraire à sa culture politique. C’est un passage du jugement qui demandera des clarifications», estime Dufour, pour qui les conséquences politiques sont les plus surprenantes et difficiles à prévoir. «Car ici s’ouvre un nouveau champ de conflits.» Le jugement remet ainsi à l’avant-plan la question des droits linguistiques, ranimée récemment tant au Québec qu’ailleurs au Canada (on n’a qu’à penser au démantèlement des programmes en français à l’Université Laurentienne). «Sur le plan politique, ce jugement deviendra un cas d’école pour ceux qui s’intéressent à la démarcation entre le droit et la politique au pays.» En attendant, Québec l’a porté en appel.

Vous n’avez pas eu d’effets secondaires après avoir reçu votre vaccin contre la Covid-19 et vous vous dites: mon système immunitaire ne semble pas faire ce qu’il est censé faire… Cela signifie-t-il qu’il n’est pas apte à me protéger? «Rassurez-vous, cela ne signifie rien de tel», écrit Veenu Manoharan, de l’Université Cardiff Metropolitan. On peut n’avoir rien ressenti après avoir reçu le vaccin, mais avoir développé comme les autres une immunité contre le virus. La plupart des vaccins contre la Covid-19, explique Manoharan, utilisent une protéine virale présente sur l’enveloppe extérieure du coronavirus, appelée protéine spike, pour déclencher une réponse immunitaire. L'immunité innée y réagit presque immédiatement. C’est elle qui provoque les effets secondaires courants. Mais une immunité durable, qui est le but ultime de toute vaccination, n’est obtenue qu’en activant l’immunité adaptative. Or, celle-là ne peut pas déclencher d’inflammation. Elle passe sous le radar, mais l’important est qu’elle s’active. «C'est ainsi que la plupart des personnes obtiennent une immunité contre le coronavirus lors de la vaccination, indépendamment de la présence, de l’absence ou de la gravité des effets secondaires.»

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• Ça dérape en Inde, alors que le pays connaît une seconde vague de Covid-19 très meurtrière, avec plusieurs centaines de milliers de nouvelles infections quotidiennes. Comment a-t-on pu en arriver là? Rajib Dasgupta, de l'Université Jawaharlal Nehru, dresse l’inventaire des raisons qui ont pu conduire à cette situation dramatique (sous-estimation des cas, organisation d’événements super-propagateurs, manque de réglementation et montée de variants), et suggère des pistes pour en sortir.

Bonne lecture !