C'est la consternation dans la communauté francophone en Ontario depuis que l'Université Laurentienne, dans un effort de restructuration financière, a annoncé qu'elle supprimait 60 % de ses programmes en français. Plusieurs voix se sont élevées pour interpeller les gouvernements dans le but de sauver l'institution. Mais pour François Larocque, de l'Université d'Ottawa, l'avenir de l'enseignement supérieur en français en Ontario se jouera ailleurs. «La décision de l’Université Laurentienne d’escamoter la francophonie et la Loi sur les services en français de sa démarche de restructuration est révélatrice du peu d’importance qu’elle y accorde et de la place marginale qu’elle lui réserve dans son plan de relance», écrit-il. Selon lui, d'autres solutions sont envisageables. Déjà, l'Université de Sudbury a entamé des procédures pour devenir une université entièrement francophone et le chercheur croit que la création d'un réseau d’universités francophones incluant l’Université de l’Ontario français, au sud, l’Université d’Ottawa, dans l’est, et l’Université de Hearst, au nord, serait aussi une voie intéressante. «Le dossier évolue continuellement, mais il est raisonnable de penser que ça ne sera pas à la ¨Laurentian University¨ que s’écriront les prochaines pages de l’histoire et de la littérature franco-ontarienne.» 

Il y a 35 ans se produisait l'accident nucléaire de Tchernobyl, qui a entraîné l’évacuation de quelque 350 000 personnes et la création d’une zone de plus de 4 000 kilomètres carrés avec pour seuls occupants des animaux sauvages. Germán Orizaola, chercheur à l’Université d’Oviedo, en Espagne, nous a fait découvrir l’an dernier l’incroyable faune qui s’y est développée au cours des trois dernières décennies : lynx, ours, bisons et chevaux de Przewalski, disparus ailleurs en Europe, et quelque 200 espèces d’oiseaux. Orizaola revient aujourd’hui sur un autre animal qui prospère dans la zone d’exclusion, le loup. Persécutés au point d’être quasiment exterminés d’Europe, les loups ont trouvé refuge à Tchernobyl, où ils n’auraient subi aucun effet négatif des radiations. À l'abri de l’humain, son plus féroce prédateur, le loup y trouve lui-même ses proies préférées (élans, cerfs, sangliers). «L’entretien de cette vaste zone sera vital pour la conservation d’une multitude d’espèces menacées, conclut le chercheur, dont les loups persécutés. Et cela devrait continuer ainsi.» 

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Bonne lecture !

Kathy Noël

Rédactrice en chef adjointe, La Conversation Canada

Créée en 1960 comme université fédérée bilingue, l'Université Laurentienne a rôle historique en tant qu’institution phare de la communauté franco-ontarienne. Photo tiré du site web de l'Université Laurentienne

Crise à l’Université Laurentienne : une occasion de repenser l’enseignement supérieur en français en Ontario

François Larocque, L’Université d’Ottawa/University of Ottawa

Les démarches de l’Université Laurentienne pour se mettre à l’abri de ses créanciers sont un exercice comptable qui lui permet de faire fi de son mandat public à l’égard de la francophonie ontarienne.

Un loup à l'intérieur de la forêt rouge de la zone d'exclusion de Tchernobyl, en Ukraine, en septembre 2016. REDFIRE Project / Nick Beresford, Sergey Gashchak

Tchernobyl, paradis des loups persécutés

Germán Orizaola, Universidad de Oviedo

Trente-cinq ans après l’accident nucléaire, Tchernobyl est devenu un refuge pour les loups, chassés dans toute l’Europe.

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