La pandémie n’a pas ralenti le besoin de dons de sang. Héma-Québec continue de solliciter les donneurs en assurant que les plus strictes consignes sanitaires sont respectées.


Ironiquement, en raison du confinement, les homosexuels peuvent maintenant contribuer, car ils ne doivent pas avoir eu de relation sexuelle pendant au moins trois mois pour pouvoir donner leur sang. « Forcés à l’abstinence en raison du confinement, certains auront finalement pu donner du sang et répondre à l’appel lancé par François Legault en juin», écrivent Simon Legault et Bryn Wiiliams-Jones, de l’Université de Montréal. N'empêche que cette restriction, qui ne date pas d’hier, est dépassée, selon les chercheurs. Elle remonte au scandale du sang contaminé qui avait secoué la Croix-Rouge, dans les années 1980, alors que 2000 personnes avaient été infectées par le VIH/sida en recevant du sang. Rappelons-nous qu’à l’époque, le sida était «la maladie des homosexuels». Depuis, la mesure a connu des assouplissements. De l’interdiction complète, elle est passée à 3 mois d’abstinence, mais elle demeure discriminatoire, d’autant plus qu’elle n’est pas justifiée par la science, soutiennent les chercheurs. «On évalue le risque de transmission du VIH par transfusion sanguine à moins de 1 chance sur 23 millions.»


Cette scène dramatique a été vue des milliers de fois dans des films et séries télévisées: la ligne plate sur l'électrocardiogramme (et un son strident), qui annonce la mort d'un patient. Mais combien de temps les médecins doivent-ils attendre après l’apparition de cette ligne avant de pouvoir déclarer le décès? Et comment peuvent-ils être sûrs que le  cœur et la circulation sanguine ne repartiront pas? Amanda Van Beinum, de l’Université Carleton, et Sonny Dhanani, de l’Université d’Ottawa répondent à ces questions - vraiment - existentielles. «Il existe peu d’éléments permettant de savoir après combien de temps on peut constater la mort une fois que le cœur s’est arrêté de battre.» Or ce manque d’information a des répercussions sur la pratique clinique et le don d’organes, écrivent-ils. Leur équipe a passé dix ans à étudier ce qui se produit lorsqu’une personne meurt après un arrêt cardiaque. «Nous voulions savoir s’il est possible que le cœur redémarre tout seul, sans aucune intervention et sans administration de médicaments.» Conclusion: rien n’est simple. «Il faut aller au-delà de la simple ligne plate pour déceler le moment où le décès est survenu.»

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Bonne lecture !

Kathy Noël

Rédactrice en chef adjointe, La Conversation Canada

Actuellement, pour les hommes, l'admissibilité au don de sang repose directement sur leur orientation sexuelle. shutterstock

Restrictions sur les dons de sang par les homosexuels : une mesure dépassée ?

Simon Legault, Université de Montréal

La pandémie de Covid-19 aura eu pour certains un avantage inattendu. Forcés à l’abstinence, quelques hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes auront pu donner du sang.

De nouvelles études montrent que l’activité cardiaque ne se termine pas toujours quand la ligne à l’écran devient plate. Shutterstock

Quand une personne est-elle vraiment morte ? Interpréter la « ligne plate » n’est pas si simple

Amanda van Beinum, Carleton University; Sonny Dhanani, L’Université d’Ottawa/University of Ottawa

Une personne est-elle morte lorsque son cœur s’arrête de battre ? Il s’avère que la « ligne plate » classique de la mort n’est pas si simple.

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