Une véritable hécatombe: le taux de mortalité dans les milieux d’hébergements pour aînés au Québec entre le 1er mars et le 1er septembre 2020 a été de 9,7%, contre 1,6% au Canada et 2,3% aux États-Unis, pays dont on s’est moqué allègrement pour sa gestion catastrophique de la Covid-19. «On a fait très peu de cas de ces milliers de morts chez les personnes âgées. On n'a pas vu de mouvement Old Age Matters. On n’a pas vu de démission de ministre. On n’a pas vu de limogeage de directeur d’établissement», a dit lundi le Dr Réjean Hébert, professeur à l’École de santé publique de l’Université de Montréal devant la coroner Géhane Kamel, qui entame le dernier volet de son enquête sur les décès en CHSLD durant la première vague de la pandémie.

C’est de cet «âgisme systématique», qui a pris de l’ampleur au Québec depuis la pandémie, que parle Pascale Dangoisse, de l’Université d’Ottawa. Avec d’autres doctorantes-chercheures en communication, en santé publique et en psychologie sociale, elle a analysé les représentations et les images des aînés, telles que véhiculées dans les pages d’opinions de médias généralistes. Résultat: ils y ont été décrits comme des personnes vulnérables, fragiles, isolées et dépendantes. Qu’importe si la majorité des personnes âgées ne correspondent pas à ces clichés, elles ont toutes eu la même étiquette sur le dos. Incapables de prendre part à la lutte collective contre le virus, «d’autres ont dû les protéger, voire se sacrifier à leur place». Un âgisme bienveillant qui est parfois devenu hostile. «Certains discours sous-entendaient qu’il n’était pas nécessaire de prendre soin des aînés puisque de toute façon, ils allaient mourir. On entendait qu’il aurait mieux valu confiner uniquement les aînés, afin que le reste de la population puisse continuer à vivre leur vie – une réflexion qui s’approche dangereusement d’une forme d’apartheid générationnel.»

C’est devenu un terme à la mode: énergie intelligente, décliné sous les appellations de «maison connectée» ou encore de «domotique». Les géants des télécoms (Bell, Videotron ou Telus) y investissent des sommes considérables, vantant à leurs clients les économies d’énergie potentielles, l’augmentation du confort (par le réglage de thermostats, par exemple) ou la diminution des inquiétudes quant à un éventuel vol, dégât d’eau ou incendie. Audrey Groleau, de l’UQTR, et un groupe de chercheurs décortiquent ce qu’on entend, exactement, par «énergie intelligente». «Pour bien comprendre les enjeux, apports et défis d’une technologie qui entre dans nos maisons et dans laquelle nous investissons collectivement, il faut en définir le concept.» Souvent liée aux notions d’énergie verte ou renouvelable, elle présente toutefois de sérieux enjeux pour la sécurité, avec les fuites de données et piratage de systèmes. L’entreposage des données nécessaires à son fonctionnement a par ailleurs un impact environnemental considérable.

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Bonne lecture !

Martine Turenne

Éditrice, La Conversation Canada

Artyom Kabajev (Unsplash)

La pandémie de Covid-19 a aggravé l’âgisme dans notre société

Pascale Dangoisse, L’Université d’Ottawa/University of Ottawa; Amelie Doucet, Université du Québec à Montréal (UQAM); Caroline D. Bergeron, L’Université d’Ottawa/University of Ottawa; Martine Lagacé, L’Université d’Ottawa/University of Ottawa

Les aînés ont été dépeints de manière négative durant la pandémie, comme faisant partie d’un groupe homogène, vulnérable, fragile et isolé, pour qui l’ensemble de la société devait se sacrifier.

De plus en plus, le concept d'énergie intelligente s’invite dans les maisons et dans les équipes de recherche québécoises. (Shutterstock)

L’énergie est devenue « intelligente ». Qu’est-ce que cela signifie ?

Audrey Groleau, Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR); Gabriel Lecompte, Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR); Pierre Benard, Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR); Simon Lévesque, Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR)

L’énergie intelligente est de plus en plus présente, autant en sciences et en génie que dans la vie quotidienne. Mais comment cerner ce concept qui fait l’objet de plusieurs projets de recherche ?

À lire sur The Conversation France

À lire en anglais sur The Conversation Canada

  • From the Amazon, Indigenous Peoples offer new compass to navigate climate change

    Dallas Hunt, University of British Columbia; Cash Ahenakew, University of British Columbia; Sharon Stein, University of British Columbia; Vanessa Andreotti, University of British Columbia; Will Valley, University of British Columbia

    The climate emergency can’t be addressed with simplistic solutions. A network of Indigenous communities in Brazil invites us to reorient colonial approaches and embrace deeper change.

 
 

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