La décision du gouvernement du Québec obligeant le port du masque dans lieux publics fermés a suscité de nombreuses réactions. Certains y voient une atteinte à nos libertés individuelles, d’autres ne voient tout simplement pas l’utilité d’une telle mesure. Il est vrai qu’au début de la pandémie de Covid-19, les messages sur l’efficacité du masque ont pu sembler confus. Or la science évolue. Nous en apprenons plus chaque jour sur le virus qui bouleverse notre quotidien depuis maintenant quatre mois et les mesures de protection s’adaptent en conséquence, nous rappelle Mylène Ratelle, experte en santé publique et professeure à l’Université de Waterloo. «La science est dynamique, ce qui implique que notre gestion populationnelle et individuelle du risque le sera aussi», En attendant des réponses claires, le principe de précaution s'applique. «Mieux vaut prévenir que guérir, dit-elle. Et en comparaison aux impacts majeurs de la COVID-19 sur notre société, le couvre-visage est une irritation bien mineure. Prenons notre masque en patience!».

Ce même principe de précaution aurait peut-être dû prévaloir dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), ont constaté une équipe de chercheurs de l’Institut canadien d'information sur la santé (ICIS), dirigée par le professeur David O’Toole de l’Université Queen’s. Après les trois premiers mois de la pandémie, l’Institut a étudié comment 17 pays de l’OCDE, dont le Canada, ont géré la propagation de la COVID-19 dans ce type d’établissement. «Si le Canada a largement réussi à gérer l'impact sur les hôpitaux, on ne peut pas en dire autant dans les établissements de soins de longue durée où ont eu lieu plus de 80 % des décès liés à la COVID-19», écrit le professeur O’Toole. D’autres pays comme l'Australie, l'Autriche, les Pays-Bas, la Hongrie et la Slovénie ont mieux fait. «Dès le moment où ils ont imposé le confinement des résidents et interdit les visites dans les résidences, ces pays ont aussi instauré des mesures de prévention obligatoires». Parmi celles-ci, citons les tests de dépistage et le traçage de contacts parmi les résidents et employés, la mise en place de zones d’isolement, l'embauche de personnel d'appoint, la présence d'équipes spécialisées et l'achat d'équipement de protection individuelle.

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Kathy Noël

Editor

Le couvre-visage est déjà obligatoire dans tous les transports en commun au Québec depuis le 13 juillet et le sera dans tous les lieux publics fermés à compter du 18 juillet. LA PRESSE CANADIENNE/Graham Hughes

Port obligatoire du masque : le principe de précaution s'applique

Mylène Ratelle, University of Waterloo

Le masque peut protéger la société de l’impact que les effets du virus pourraient avoir sur notre santé à long terme.

Le Centre d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) de Sainte-Dorothée est l'un des plus touchés au Québec avec plus de 100 décès liés à la Covid-19 sur 285 résidents. LA PRESSE CANADIENNE/Ryan Remiorz

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