Jeudi dernier, Facebook a bloqué le partage des contenus d'actualité de sites australiens afin de protester contre un projet de loi de Canberra visant à contraindre les géants du web à rémunérer les médias pour la reprise de leurs contenus. La bataille qui s'y déroule a un impact direct sur La Conversation Canada, et sur tous les membres du réseau mondial de The Conversation. Toutes les éditions fonctionnent en effet sous le même domaine, theconversation.com, enregistré en Australie.

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Pour mieux nous éclairer sur les enjeux, voici une analyse de l’un des spécialistes de Facebook -et des géants du web- au pays, Jean-Hugues Roy, professeur à l’École des médias de l’UQAM. Le hasard a fait que peu de temps après que Facebook ait bloqué les médias australiens de sa plate-forme, il a passé une heure au téléphone avec Kevin Chan, grand patron de Facebook au Canada. «Son message était clair. Si Ottawa emboîte le pas à l’Australie et adopte un projet de loi qui forcerait les géants du web à partager leurs revenus avec les médias, Facebook bloquera le contenu journalistique canadien également», écrit-il. Les géants du web ont le gros bout du bâton. «Il y a déséquilibre entre, d’un côté, deux multinationales dont le chiffre d’affaires combiné avoisine le PIB de pays comme la Finlande ou la Nouvelle-Zélande et de l’autre, des médias désargentés qui ne font pas le poids et qui ne peuvent pas demander, individuellement ou même collectivement, à Google et à Facebook de mieux partager les revenus qu’ils engrangent grâce aux contenus journalistiques.» Le principal avantage du projet de loi australien est justement de rééquilibrer les pouvoirs entre le journalisme et les plates-formes, poursuit-il. «C’est un combat historique entre le public et le privé.» La défense de l’intérêt public est un principe fondamental qui sous-tend la démarche australienne et qui semble guider  l’action du ministre du Patrimoine Steven Guilbeault. «Le coup de force de Facebook est un abus de pouvoir d’une multinationale privée.» 

En Afrique de l’Ouest, un autre virus est de retour, et très mortel celui-là: Ebola. Le 28 janvier, une infirmière est décédée de la maladie, en Guinée. Si le spectre de la flambée de 2013, qui avait fait plus de 11 000 morts en trois ans, revient hanter les esprits, Mosoka Fallah, de l'Université du Liberia, tempère: la situation n’est plus la même qu’à l’époque. Les pays de la région ont tiré les leçons du passé, mettant en place des procédures de surveillance plus efficaces. 

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Bonne lecture !

Martine Turenne

Éditrice, La Conversation Canada

Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, prend la parole au Paley Center, à New York. Le coup de force de Facebook en Australie pourrait être répété au Canada. (AP Photo/Mark Lennihan)

Facebook sort l’arme nucléaire contre les médias australiens. Le Canada pourrait être sa prochaine cible

Jean-Hugues Roy, Université du Québec à Montréal (UQAM)

Il y a déséquilibre entre des multinationales comme Facebook et Google et des médias désargentés qui ne font pas le poids quand vient le temps de faire connaître la valeur des contenus journalistiques.

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