Un peu plus d’un an s’est écoulé depuis l’apparition (officielle) du nouveau coronavirus dans la ville de Wuhan, en Chine. Depuis, le monde entier se pose encore beaucoup de questions sur ses origines. Obtiendrons-nous des réponses? Rien n’est moins sûr, expliquent Yan Bennett, de l’Université Princeton, et John Garrick, de l’Université Charles Darwin.

L’OMS a envoyé une équipe en Chine cette semaine pour enquêter sur les origines du virus — qui a causé la mort de près de 2 millions de personnes. Mais il ne faut pas s'attendre à de grandes conclusions. «Le gouvernement chinois a fortement freiné toute tentative d’enquêter sur les origines de la Covid-19 — tant à l’interne que par des experts étrangers — tout en faisant circuler d’autres hypothèses selon lesquelles la pandémie aurait pris naissance ailleurs qu’en Chine», écrivent les auteurs. Pour les hauts dirigeants chinois, contrôler l’information sur les origines de la pandémie est nécessaire pour conserver l’emprise du gouvernement sur la population et redorer la réputation de la Chine à l’échelle internationale. De nombreux journalistes citoyens qui ont sonné l’alarme sur le virus ont été arrêtés ou sont portés disparus. Il est peu probable que les chercheurs de l’OMS soient autorisés à étudier pleinement toutes les hypothèses quant aux origines du coronavirus, comme celle voulant qu’une fuite à l’Institut de virologie de Wuhan soit en cause, expliquent les auteurs. «Les citoyens chinois — et le monde entier — méritent de connaître la vérité sur les origines de la Covid-19, et non de faire les frais d’une propagande politiquement utile.»

Donald Trump ne sera plus président d’ici quelques jours -qu’il soit démis ou pas- mais on n’en a pas fini avec son héritage empoisonné. Et je ne parle pas ici que de la mouvance d’extrême droite, bien en selle, mais de son style de gestion, le narcissisme extrême. Il y a risque qu’il inspire de futurs leaders, tant politiques qu’en affaires, écrit Steven H. Appelbaum, professeur de management à l’Université Concordia. «Une saine dose de narcissisme peut favoriser des traits positifs comme la confiance, la créativité, l’humour et la sagesse. Mais le narcissisme pathologique peut entraîner un isolement, une méfiance et un manque d’empathie extrêmes.» Selon lui, Donald Trump constitue l’exemple le plus évident des effets nuisibles du narcissisme excessif sur les capacités de leadership. «Son style chaotique est utile à étudier, car très peu d’entre nous sont formés pour traiter avec ce type de comportement et ce genre de personne.» Le défi est maintenant le suivant, écrit Appelbaum: comment les dirigeants d’entreprise actuels et futurs accepteront-ils ou rejetteront-ils ce type de leader narcissique et nuisible déterminé à gagner à tout prix? 

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Bonne lecture !

Martine Turenne

Éditrice, La Conversation Canada

Un militant pro-démocratie à Hong Kong tient une photo de Zhang Zhan, une journaliste citoyenne condamnée à quatre ans de prison en Chine pour ses reportages sur l'épidémie de Covid-19 à Wuhan. Miguel Candela/EPA

Comment la Chine tente de réécrire l’histoire sur les origines de la Covid-19

John Garrick, Charles Darwin University; Yan Bennett, Princeton University

L’enjeu est de taille pour la Chine alors que des équipes de l’OMS arrivent pour enquêter sur les origines du coronavirus. Pékin projette une image de réussite – et n’acceptera aucune critique.

Le président américain Donald Trump s'exprime lors d'un rassemblement protestant contre la certification du collège électoral de Joe comme président, le 6 janvier, au cours duquel il a incité ses partisans à prendre d'assaut le Congrès. (AP Photo/Evan Vucci)

Le narcissisme de Donald Trump pourrait avoir changé le visage du leadership irrémédiablement

Steven H. Appelbaum, Concordia University

Le narcissisme et le style de leadership destructeur de Donald Trump vont peut-être influencer de futurs dirigeants ou politiciens.

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