Pour que l’agriculture puisse continuer de nourrir adéquatement des milliards d’humains, elle doit poursuivre son industrialisation et non pas prendre le virage biologique et local, écrit Serge-Étienne Parent, professeur en génie agroenvironnemental à l’Université Laval, dans un article à contre-courant.

«En général, l'agriculture biologique est pire pour la nature que l'agriculture conventionnelle», dit-il, s'appuyant sur de nombreuses études. Parmi les raisons, les rendements inférieurs obtenus en régie biologique. «Chaque aliment certifié biologique demandera ainsi à la nature davantage de territoire, contribuera davantage à la pollution de l’eau et produira un peu plus de gaz à effet de serre.» L’agriculture de proximité produit des aliments dans des conditions écologiques pas nécessairement favorables, parfois au sein d’écosystèmes fragiles, écrit-il. Si leur transport était une source majeure d'émissions de gaz à effet de serre, consommer localement pourrait en valoir la peine. «Mais ce transport du lieu de production à l'épicerie ne correspond qu'à 6% des émissions du secteur agroalimentaire.» Plus globalement, notre civilisation devrait favoriser des diètes essentiellement végétales, écrit Parent. «Manger moins de viande pourrait libérer de grands territoires de l’occupation pastorale et les redonner à la nature.»

Plusieurs vaccins contre le SARS-CoV2, le virus qui cause la Covid-19, sont en cours de développement actuellement, laissant entrevoir des résultats préliminaires encourageants, notamment celui de l’Université d’Oxford. Or, sur la base de ce que l’on sait déjà, il semble probable que ces vaccins nécessiteront l’usage de rappel, et ce, peut-être régulièrement, écrit Sarah Pitt, de l’Université de Brighton. Il pourrait s’agir d’une ou deux doses de rappel quelques mois après la première prise, comme c’est le cas pour le vaccin de l’hépatite B. «Nous ne sommes pas certains de la durée immunitaire dans le cas de la Covid-19. Mais elle pourrait se mesurer en termes d’années par analogie avec l’hépatite B. Cela pourrait suffire à circonscrire sa propagation.» Le besoin d’un vaccin de rappel ne devrait pas faire obstacle au déploiement des vaccins anti Covid-19, croit-elle. Mais cela nécessitera un effort concerté afin de fabriquer les milliards de doses de vaccin et de les distribuer efficacement et équitablement sur l’ensemble de la planète. «Si nous réussissons, l’immunisation contre la Covid-19 pourrait devenir aussi banale dans notre routine sanitaire que le fait de se rendre régulièrement chez le dentiste.» 

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• Le Programme des Nations unies pour le développement a publié son rapport 2020 sur la persistance de préjugés négatifs contre les femmes. Dans la moitié des 75 pays sondés, plus de 91 % des personnes interrogées se disent d’accord avec au moins un des sept préjugés sexistes qui leur étaient présentés (par exemple, les femmes font de moins bonnes dirigeantes). Denise Bombardier avait soutenu dans une chronique que ce rapport «confirme le lien entre le poids de la religion et les préjugés à l’égard des femmes. Les pays musulmans se situent au sommet de cette liste infâme». L’islam serait-il donc le coupable idéal?, demande Laurent Cordonier, de l’Université de Paris. «Il ressort de nos analyses que les 23 pays majoritairement musulmans inclus dans l’étude affichent effectivement un niveau moyen de préjugés sexistes plus élevé que celui des 52 autres pays. Cette différence ne peut simplement résulter du hasard.» Cela dit, il existe une corrélation encore plus marquée entre ces stéréotypes et le niveau de développement. «Dans l’ensemble, moins un pays est développé, plus sa population a de préjugés négatifs contre les femmes. Le manque d’éducation et l’intensité du sentiment religieux semblent jouer un rôle notable à cet égard.»

Bonne lecture !